Photo du bord IMOCA Groupe Snef
Class40
Édition 2023 18 novembre 2023 - 22h05

“Ambiance machine à laver” ou mode performance activé ?

Un coup à toi, un coup à moi. À six jours des premières arrivées estimées, les partisans des deux options n’ont pas fini de se voler l’avantage dans les sondages quant à l’issue finale à Fort-de-France. Ce samedi, l’analyse des tendances confirme que affaires reprennent pour les nordistes qui ont enfin attrapé les vents soutenus qu’ils sont venus chercher. L’heure de la grande descente sous spi a sonné pour ces quelques dissidents. À commencer pour Groupe SNEF, qui a remonté la bagatelle de 10 places et 100 milles en 24 heures.

L’air est doux, mais les vestes de quart sont de nouveau de sortie à bord de Groupe SNEF. Et pour cause : «  c’est ambiance machine à laver aujourd’hui. Pourtant j’avais pris ma douche hier. J’étais tout propre ; et là, je suis propre salé ! »  raconte tout sourire Pierre Le Boucher bien calé au winch , et à l’abri des déferlantes d’embruns, pour régler la voile ballon qui le propulse sur la route. 

 

“La nature est belle mais impressionnante”

 

Finie la pétole d’hier. «  On a 30 nœuds de vent, on progresse à 20 nœuds, c’est assez stressant. On fait des sauts de vagues. La nature est belle mais impressionnante ;  on se sent petit. On est un peu en stress dans ces conditions de navigation musclées »,  confirme Xavier Macaire qui peut néanmoins se réjouir de tirer tous les bénéfices d’une route suivie aussi par TquilaAmarrisCrédit Mutuel, Influence 2… et quelques autres audacieux plus en arrière.  

 

Ce samedi soir, le voilà remonté en flèche, en 4e position, à 50 milles de la tête de flotte, toujours emmenée par les imperturbables duos d’Alla Grande Pirelli et d’IBSA, qui voient néanmoins leur avance fondre comme neige au soleil. La faute aux échappés du nord, qui profitant d’un bon angle de vent dont ils devraient pouvoir bénéficier pendant 48 heures, progressent à toute berzingue au reaching. 

 

Plus de 500 milles plus bas sur l’échiquier, les nombreux sudistes s’accrochent néanmoins aux solides convictions qui les ont guidés dans leur option. À eux, le privilège des alizés qui, à défaut de leur offrir une chevauchée fantastique, leur assure depuis plusieurs jours déjà une progression régulière dans des conditions moins éprouvantes pour les bateaux. Ces vents salvateurs et établis pourraient aussi leur sauver la mise en approche de l’arrivée qui menace d’être bouleversée par une panne de vent, freinant net les nordistes dans leur bel élan. 

 

 

“À vue et au contact au sud”

 

« On surveille du coin de l'œil ceux, qui sont très loin de nous au nord, mais on ne se prend pas trop la tête non plus. Ils étaient devant nous quand ils sont partis. Ils nous inquiétaient déjà. Mais on ne peut plus y faire grand chose. Ils ne sont plus du tout dans le même système météo », convient Erwan Draoulec à bord d’Everial. « Contrairement aux quelques uns qui sont juste à côté de nous, contre lesquels chaque coup compte et face auxquels on se tire la bourre », se rassure-t-il, dans un contexte de régate au contact lui garantissant le mode performance activé : «  à vu de trois autres bateaux, et sans un jour sans voir un autre concurrent ».

 

« Dans deux jours, le vent va mollir fort devant. On espère avoir plus de vent dans le sud. On mise sur les alizés profonds, qui peuvent rester en place plus longtemps. D’ici là, cela va continuer de glisser au portant dans des conditions médium. La fin de course est encore floue. On verra qui du nord ou le sud aura raison. Je serais bien heureux d’avoir aujourd’hui la réponse », ajoute le co-skipper d’Everial. 

À 1000 milles environ de Fort-de-France, les dés sont jetés, mais rien n’est définitivement  joué… 

 

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