Photo du bord IMOCA Singchain Team Haikou
16 novembre 2023 - 20h09

Mots du bord : à pile ou face

Bien malin celui qui pourra deviner qui des Nordistes ou des Sudistes remporteront la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, aussi bien en IMOCA qu’en Class40. Le duel que se livrent les skippers au sein de chaque classe passionne autant terre, qu’en mer.

Sam Goodchild (For the Planet) - IMOCA : 

« Cela glisse bien depuis quelques jours dans les alizés, dans 18-20 nœuds de vent. Il commence à faire un peu chaud. C’est sûr que c’est très, très serré devant, ça bataille sévère. On ne doit rien lâcher, il faut aller le plus vite possible tout le temps. Il reste quand même 1000 milles, il ne faut pas trop s’emballer avec derrière nous des bateaux neufs et rapides, avec de très bons navigateurs à bord. On se relaie dans le cockpit en mode perf’. On fait des points réguliers sur la nav’ et la stratégie. C’est sympa d’être à deux. On arrive à échanger sur nos impressions, sur les réglages et nos réflexions. On est forcément plus forts à deux, on pousse le bateau, on va plus vite. Et c’est super intéressant, avec quelqu’un d'expérience comme Antoine d’avoir son avis. »

 

Axel Tréhin (Project Rescue Ocean) – Class40 

« Dans le groupe des sudistes c'est un peu la bataille de vitesse et de placement, il y en a quatre qui sont dans le nord, on verra ce que ça donne mais ça parait potentiellement gagnant pour eux. Mais ça ne parait pas simple non plus à mettre œuvre, et il suffit d’un petit grain de sable dans l'engrenage pour que ça se devienne très compliqué. Donc voilà, pour l’instant on essaye d'aller le plus vite possible avec le vent qu’on a. C’est pas très fort mais ça devrait revenir dans la nuit et puis c'est grand soleil, on recharge les batteries avec les panneaux solaires qui chargent depuis cette nuit. A priori, en se rapprochant de la Martinique, on devrait avoir encore un peu plus chaud que ce qu’on a déjà et on a pas encore rencontré les sargasses, mais c’est sûr qu’à un moment ça peut entrer en compte dans le jeu aussi. Enfin voilà, pour l’instant on profite de ne pas en avoir. »

 

Mathieu Perraut (Inter Invest) - Class40 : 

« On est contents d’être dans le sud. On est en maillot de bain, il fait beau, on a le vent avec nous. Le ciel est un peu voilé, mais les petiot nuages d’alizés vont bientôt se mettre en place. Tout va bien à bord, on s’est fait un super petit déj dans notre cuisine de luxe.
C’est super intéressant de voir tout le monde évoluer heure par heure. On est attentifs à tout ce qui se passe dans la flotte.  On reste concentrés, tout en profitant de l’instant présent. Par rapport aux deux options nord/sud, bien malin celui qui peut se prononcer aujourd’hui. Il y a tellement de paramètres à prendre en compte sur le déroulé de la semaine qui vient, que c’est difficile de dire quoique ce soit. »

 

Maxime Sorel (V and B- MONBANA - MAYENNE) - IMOCA : 

« Cela faisait deux jours qu’on était plein badin à tirer sur le bateau, à caler les bon jibes, on remontait fort sur les petits copains de devant. Puis, on a entendu un gros boum, et en fait, c’est le hook du gennak’ qui a cassé, la drisse a cassé, la voile est tombée à l’eau. Cela nous a arrêté net. On voulait absolument sauver la voile. On a passé 1h45 à tout remettre d'équerre pour récupérer la voile qui s’était coincée dans le foil. Il a fallu qu’on aille sur le foil, accroché à une drisse, pour dégager la partie de la voile, la remonter et ensuite renvoyer une autre voile avec une autre drisse ; et rebrousser chemin. 

On est un peu déçus forcément, parce que c’était une voile qui nous permettait de remonter sur la flotte. Là, on va moins vite, et on a perdu tout ce qu’on avait gagné dans les efforts fournis sur les 48 dernières heures. 

Mais bon le moral est retrouvé, et on re-charbonne de nouveau. Ce n’est pas ça qui va nous arrêter. C’est un petit coup dur sur le moment, puis on renvoie de la toile et on se remet dans un mode concentré, focus sur l’objectif d’arriver le mieux placé possible. Et de toujours continuer à apprendre sur le bateau. C’est chouette d’être à deux pour débriefer sur les réglages. C’est ça aussi qu’on vient chercher sur une Transat Jacques Vabre. »

 

Anatole Facon (L’Envol-Kermarrec Promotion) – Class40

« Ça va super, là on descend tranquillement vers le sud depuis cette nuit et depuis qu'on a passé les Canaris, depuis 3 jours, les conditions sont pas mal. On essaye de faire le plus de milles possibles parce qu’après, les conditions vont devenir un peu plus délicates avec pas beaucoup de vent. Ça s’annonce un peu complexe… »

Partager