© Team Centrakor
Class40
Édition 2023 21 novembre 2023 - 14h12

Dernière ligne droite

Alors que les IMOCA se succèdent dans la baie de Fort-De-France, les Class40 poursuivent leur descente sur l’île aux fleurs. La croisée des chemins devrait se faire à l’approche de la Martinique entre le groupe du Sud et ceux plus au Nord. Même si Groupe SNEF a décidé de faire dissidence depuis hier.

Les stratégies s’affinent à l’approche du sprint final pour les petits monocoques. En effet, une zone de molle s’est formée à l’est des Antilles, obligeant les bateaux à la contourner. Tous ? Non ! "On a créé un petit latéral, un peu plus au nord que notre groupe, car on remarque depuis plusieurs jours que les prévisions météo sont plus faibles que le vent réel" détaille Emmanuel Le Roch (Edenred). "L’idée c’est de pouvoir traverser une zone prévue sans vent devant nous, pour couper le fromage comme on dit".

 

Le coup de la panne (d’alizé)

Selon les routages, le podium en Class40 pourrait bien venir à la fois du Nord, de l’Est et du Sud. "C’est toujours disputé entre les trois", explique Christian Dumard, météorologue de la course. "Un passage de front puis une descente rapide pour Crédit Mutuel, une route directe dans les zones de calme pour Groupe SNEF et une route sud dans l’alizé pour contourner la zone de pétole pour Alla Grande Pirelli. Il devrait y avoir peu d’écarts à l’arrivée."

Car c’est bien cette zone de molle qui chahute les méninges des skippers. "Il y a une panne d’alizé au milieu de la route, qui va nous bloquer pour finir et dans laquelle est Groupe SNEF", raconte Fabien Delahaye (LEGALLAIS). "La bulle est en train de lui gonfler dessus. Nous on est en train de faire le tour par le sud et l’est quand il y a un petit groupe par le Nord qui ne sait pas encore comment redescendre. Donc on n’est pas mécontent d’être là où on est. On a plus de vent que les fichiers, ce qui fait qu’on progresse très très vite, 15 nœuds de moyenne."

Sur Centrakor, on surveille aussi les copains qui ont décidé de prendre la face nord. "Les routages nous donnent un coup eux, un coup nous devant, ce qui sûr c’est que ce sera serré, surtout si le vent mollit un peu, devant les écarts vont se resserrer."

Précédemment, sur Amarris…

"Bienvenue sur le plateau d’Amarris TV en direct du milieu de l’Atlantique !" Il y a deux jours, Gildas Mahé se blessait méchamment sur son bateau. Avec Achille Nebout, ils ont retrouvé le sourire. "Aujourd’hui ce n’est plus avec Achille Le Magnifique mais avec Gildas le survivant que nous nous retrouvons". Au micro de la manivelle de winch, Gildas donne des nouvelles rassurantes et revient sur cet épisode. "J’ai fait un vilain vol plané dans le bateau, dans un planté, dans le vent fort, et Achille m’a retrouvé inconscient, on a eu très peur. Je suis heureux de profiter du soleil à la barre avec vous et de vous expliquer ce moment là, sans conséquences."

Plus de peur que de mal… un peu quand même. "On a dû lever un peu le pied pendant pas mal d’heures, ce qui fait qu’on a un peu perdu le bénéfice de notre option à l’Ouest mais on tente un dernier coup de poker pour essayer de grappiller le maximum de places possibles à l’arrivée à Fort-de-France dans 3 jours."

 

Ô sargasses, Ô désespoir 

Il n’y a pas que la force et le sens du vent qui préoccupent nos marins en ce moment. A l’approche des côtes antillaises, un autre problème vient compliquer leur tâche : les sargasses. Ces algues brunes naissent et se développent en mer. Elles prolifèrent et peuvent s’agglutiner sur plusieurs dizaines de mètres carrés. "Il commence à y en avoir partout", remarque Fabien Delahaye (LEGALLAIS). "Ce sont des algues qui se mettent dans l’appendice du bateau et qui nous enlèvent un peu de contrôle et de vitesse donc il faut sans cesse nettoyer."

Alors qu’à bord d’Alternative Sailing - Constructions du Belon, Estelle Greck désespère d’avoir perdu sa canne à algues au cap Finisterre, sur Centrakor, on est en plein dedans. "La chasse aux sargasses est officiellement ouverte depuis hier matin. Nous avons croisé des zones assez denses et dû faire deux marche-arrière, on va préparer la troisième car dans la quille on n'a pas pu les enlever."

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