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Class40
Édition 2023 20 novembre 2023 - 12h22

À la recherche du vent (bientôt) perdu

Depuis hier, les nordistes ont pris le commandement de la flotte. Ce lundi, après Crédit Mutuel, c’est au tour de Groupe SNEF de pointer en première ligne du classement. Mais pour lui, comme pour l’ensemble des concurrents aux avant-postes, pas question de fanfaronner alors que la garantie de ne pas échapper à une panne d’alizés généralisée se confirme. Après s’être creusé la tête, il va falloir avoir les nerfs solides.

Les fichiers météo sont sans appel ; ils confirment qu’Éole coupera bientôt les ventilateurs dans la journée de mardi laissant les marins avec leur seul souffle de leur exaspération pour gonfler leurs voiles.

 

Chacun cherche son chemin

Face à ce dernier obstacle, aux airs de méchant de juge de paix barrant la route vers Fort-de-France, chacun ajuste sa trajectoire avec le ferme espoir d’être le mieux positionné pour se frayer le bon chemin ; et contourner ou déjouer cette barrière météorologique. 

Positionnés en haut de l’échiquier à la latitude de Cuba, les co-skippers de Crédit Mutuel essayent de s’engouffrer dans un passage qu’ils ont repéré.  “Il s’agit d’une porte qui s’ouvre pour aller chercher un nouveau front derrière les Antilles et redescendre avec l’alizé qui se reconstruit”, indique Christian Dumard, le météorologe de la course . Là encore, il s’agit d’une option audacieuse qu’a choisie de suivre aussi Amarris.  

Près  de 550 milles plus bas, les plus méridionaux à l’image d’IBSA pointé de lundi matin à moins de 650 milles dans l’est du sud de l’arc antillais d’Alla Grande Pirelli, ou d’Everial, tous les binômes progressent au diapason des légères variations du vent en misant sur les alizés profonds pour remonter vers la Martinique. Enfin, au milieu, Groupe SNEF qui s’offre  le privilège de pointer en tête poursuit sur sa trajectoire, celle du plus court chemin. 

La course contre cette zone de petits airs est lancée.  “Les perspectives se sont pas mal dégradées depuis hier. Nous risquons de tomber dans une molle qui se forme devant nous. Nous n’avons plus d’autre choix que d’essayer de passer avant ou de la traverser. On ne lâche rien, on reste concentrés et on espère un peu plus de vent”, convient Xavier Macaire

 

Grandes options et petits coups

Plus en arrière, les tandems se creusent aussi la tête face à cette zone, qui menace de s'étaler sur la flotte pour loger toute le monde à la même enseigne de la pétole persistante. À bord de Seafrigo Sogestran, 12e à 180 milles environ de la tête s’efforce de dessiner la bonne trajectoire pour revenir sur les leaders. “Clignotant à droite. La nuit dernière, nous avons joué avec les grains et les bascules de vent un peu plus que nos petits camarades nous amenant progressivement légèrement au nord, c'est-à-dire un peu décalés à droite de notre groupe. On devrait avoir un meilleur angle de vent que nos camarades mais un peu moins de vent… On essaye des petits coups stratégiques pour tenter de revenir dans le groupe décidément bien trop loin à notre goût”, raconte dans un message Cédric Chateau.

La bataille nord/sud semble encore avoir de longues heures devant elle, et promet encore son lot de bouleversements dans les classements. Pour preuve, le duel par routes interposées qui oppose Wasabiii tout au nord et Legallais, remonté en flèche dans le classement après son escale forcée à Cascais. Reparti bon dernier, le voilà lancé sur l’autoroute du sud. À égalité de distance par rapport au but, plus de 615 milles séparent ces deux bateaux en latéral. Encore une nouvelle affaire à suivre dans le sillage d'une flotte, qui a le chic de maintenir le suspense. D'après les derniers routages, toutes les trajectoires empruntées aujourd'hui pourraient converger en même temps, ou à quelque heures près, en Martinique, dans le soirée de jeudi, heure locale.

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