Le calme après le front pour AMIPI - Tombelaine Coqquillages
Édition 2023 09 novembre 2023 - 20h17

Le jour d’après…

C’est sans nul doute avec le sentiment d’avoir passé le plus dur, et de progresser vers des jours meilleurs que s’est réveillée la grosse majorité de la flotte multiclasse de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, ce jeudi matin. 48 heures après le départ du Havre pour les IMOCA, 72 heures après leur retour en course depuis Lorient pour les Class40 et des Ocean Fifty, l’heure d’un petit répit est arrivée pour les équipages, dont la plupart ont laissé le golfe de Gascogne dans les tableaux arrières.

Ce garde-barrière des latitudes plus clémentes de l’Atlantique Nord s’est finalement révélé sans merci. C’est le cas pour l’équipage de KOESIO (Le Roux-Orgereau), qui la mort dans l’âme, a annoncé jeter l’éponge aujourd’hui. En escale à La Corogne, et malgré efforts fournis, les délais incompressibles pour réparer le trimaran structurellement endommagé sont trop longs pour espérer revenir dans le match. Chez les IMOCA, la journée est marquée par l’abandon de Be Water Positive (Shawyer-Moloney) pour raison médicale. Pour cinq de ses autres camarades de classe et quatre Class40, qui ont rejoint Brest, Lorient, Vigo ou  Cascais, une course la montre est engagée  pour réparer les avaries subies à l’entame de leurs parcours océanique aussi éprouvant pour les marins que les bateaux.

 

Jour de trêve

Pour 73 duos  (37 Class40, 33 IMOCA, 3 Ocean Fifty)*, bien sonnés par la virulence des éléments (vents puissants, mer démontée), cette pause est la bienvenue, pour souffler,  se reposer, se requinquer. Dans ce contexte propice à la récupération, la compétition bat néanmoins déjà son plein pour mériter la primeur des alizés. Les enjeux de la régate l’emportent, alors que la palette des conditions météo servies aujourd’hui change radicalement de couleur.  Dans le camp des Class40,  après avoir dû faire le dos rond, place aux calmes lancinants d’une zone anticyclonique. Au large du cap Saint Vincent, le long des côtes portugaises, les vitesses ont chuté, les speedomètres des bateaux de tête peinant à dépasser les 3 nœuds cet après-midi.  C'est dans ce contexte de conditions légères que débute aujourd'hui le grande traversée océanique, avec ses enjeux à coups de petits décalages tactiques et de grandes options stratégiques. Même scénario chez les IMOCA qui se confrontent au choix cornélien entre suivre une route ouest ou rejoindre l’autoroute du sud.

 

Jour de revanche

Dans l’autre hémisphère, en Atlantique Sud, pas de trêve qui tienne. Après le passage de la marque de l’Ascension au terme d’un bord de louvoyage de haute volée qui a vu, hier, SVR Lazartigue doubler le Maxi Banque Populaire XI, ce jour d’après est celui de la revanche. Depuis cette nuit, Armel le Cléac’h et Sébastien Josse font parler tout le potentiel de leur bel oiseau du large, flashé à 35-37 noeuds de vitesse moyenne constante. Un cran au-dessus que leurs plus proches concurrents, ils cavalent au pas de charge dans leur grande remontée au portant. Et si demain est un autre jour, il passera à coup sûr aussi vite que les milles défilent sous les flotteurs de ces géants attendus dès dimanche à Fort-de-France…

 

*40 Class40, 37 IMOCA, 3 Ocean Fifty et 5 ULTIM sont encore en course en comptant ceux qui sont en escale technique

  • ULTIM : 5 bateaux en course sur 5 engagés
  • IMOCA : 37 bateaux en course sur 40 engagés - 3 abandons (STAND AS ONE, Be Water Positive, MACIF SANTE PREVOYANCE)
  • Ocean Fifty : 3 bateaux en course sur 6 engagés - 3 abandons (PRIMONIAL, Le Rire Médecin - Lamotte, KOESIO)
  • Class40 : 40 bateaux en course sur 44 engagés - 4 abandons (Movember, Acrobatica, Dékuple, P-Rêve à Perte de Vue)
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