Photo du bord IMOCA Guyot Environnement - Water Family
Édition 2023 10 novembre 2023 - 17h47

Mots du bord : "je viens de me faire un café, on est lancé !"

Au fil des jours, des dépressions qui s’éloignent et des alizés qui se rapprochent, nos marins deviennent plus bavards. L’appel du café sûrement ! Beau succès aujourd'hui lors des vacations où nous avons pu joindre plusieurs skippers qui commencent à prendre le rythme de course.

Aurelien Ducroz (Crosscall) - Class40

"Tout va bien à bord de Crosscall, ce n'est pas la tempête. On a eu une nuit très calme, très douce et là on a un petit peu d’air. Mais ça reste des vents très calmes en direction du sud. 

On a passé le front avant hier matin, au niveau du cap Finisterre et depuis c’est resté assez mou. C’était un front avec très peu d'activités derrière. Après c’était un peu les vacances, bon il ne fait pas encore grand beau ou grand chaud mais on a des conditions de mer agréables et des conditions de vent un peu trop light. 

Après le départ, on a dû retourner à Lorient pour repartir le soir même, donc notre stratégie s'est faite un peu à nos dépends. La stratégie est de trouver la meilleure route, pour essayer de revenir un maximum sur le groupe de devant. Mais d’une certaine manière, on subit les phénomènes météo. Typiquement ce matin devant ils sont à 15 nœuds sous spi et nous on est à 6 nœuds au près. Donc voilà, on fait tout ce qu’on peut pour revenir. Ça sera la météo qui nous aidera ou non, et on y arrivera ou pas ! Mais on est déjà bien revenu sur le groupe des pointus, le groupe des scows devant ça va être plus dur à rattraper clairement. Ça sera les opportunités météo qui nous permettront ou pas. Mais on est en course, on fait en sorte de naviguer le plus vite et le plus propre possible pour rattraper au maximum !"

 

Jean-Louis Attwell (Vogue avec un Crohn) - Class40

"On n’a pas pris un très très bon départ devant Lorient, on s’est fait un peu avoir par le timing mais on est revenu assez vite en milieu de flotte. Les quelques premiers jours ont quand même été assez éprouvants mine de rien avec les conditions météo qu’on a eues. On a cassé l’aérien (instruments de mesure situés en haut du mât) dans le front le long du cap Finisterre donc c’est vrai que ça ne nous a pas beaucoup aidé non plus. On a profité de la molle d’hier pour réparer et on a retrouvé le bateau à 100% de ses capacités. En terme de vie à bord on est pas mal, on est content de pouvoir se reposer un petit peu. On trouve doucement notre rythme. Et là l’idée c’est de faire la route Sud pour essayer de retrouver bloqué dans l’anticyclone donc bien gérer ce passage de dorsale. On essaie de bien préparer la suite car des écarts risques de se créer et seront difficiles à combler."

 

Thomas Jourden (Captain Alternance) - Class40

"On prend notre mal en patience, il n’y a pas du tout de vent depuis cette nuit ou hier soir, là y a zéro et une houle énorme donc on a une voile qui se gonfle même pas. Ça claque dans tous les sens malgré. Je viens de régler l’aérien, on a fini il y a une demi-heure, on pensait avoir fini hier, ça déconnait encore, donc ce matin on a changé le câble complètement, je suis montée deux fois ce matin et là ça marche, c’était la bonne. Du vent on est censé en avoir par l’Ouest qui arrive mais on l’attend toujours. Ça fait l’élastique par devant, je vois qu’ils partent devant avec du vent. C’est un peu compliqué. Ça va quand même, on est en mer donc c’est bien. Juste pour les nerfs c’est pas facile."

 

Corentin Horeau (Guyot Environnement - Water Family) - IMOCA

"Ça y est, on vient de retoucher un peu de vent, c’était plutôt faiblard cette nuit et là on est reparti avec presque 14 nœuds de vent, le bateau glisse bien. Il fait un petit peu plus chaud, c’est cool ! On peut passer nos quarts sans le haut de ciré donc ça c’est sympa ! On a bien bricolé cette nuit, on a eu pas mal de petits problèmes sur le début de course, le premier et deuxième jour. On essaye petit à petit de cocher des cases dans la job list. Benjamin a bien bricolé cette nuit, dans des endroits du bateau compliqués. Il nous reste encore quelques petites bricoles à gérer. On a malheureusement une pénalité de 30 minutes à gérer. 

Et le choix de route ? Benjamin va vous expliquer (rires). 

Pour l’instant il n’y a pas de choix de route on va dire ça. On a encore un peu de temps pour décider, on pourrait décider maintenant mais on ne perd pas trop si on prend encore un peu de temps. On est dans le bon paquet, dans le bon groupe mais du coup tout le monde a l’air de faire route vers le sud. Clairement aujourd’hui ça ne passe pas dans nos fichiers mais c’est vrai que la route nord est aussi un peu complexe. Tant qu’on n’a pas le bateau à 100% on continue vers le sud. On a encore jusqu’à demain pour décider notre choix… Affaire à suivre."

 

Romain Attanasio (Fortinet - Bestwestern) - IMOCA

"Ça va très bien à bord de Fortinet Best Western. C’était pas facile depuis le début, la première nuit a été dantesque comme vous le savez, j’imagine que je suis pas le seul à vous le dire. On était sur le pont avec Loïs à remonter la grand voile qui faisait des poches d’eau, sous l’eau, le bateau penché, ça ressemblait à rien du tout ! On se regardait en mode « qu’est-ce qu’on est en train de fo*tre  ? » Et puis on a réussi à s’en sortir sans trop de casse, on a des petits trous dans la grand-voile, un petit chandelier plié, un panneau solaire arraché… Des bricoles comparer à certains, donc on va réparer tout prochainement. 

Hier déjà, ça s’est calmé et aujourd’hui, bon on est encore au près, mais la mer est plate. On vient de tomber les bottes pour mettre des petites chaussures de pont. J’ai le pantacourt doudoune à la place du ciré. Je viens d’enlever mes polaires et je viens de me faire un café donc pour vous dire que ça y est on est lancé ! 

(Sur les leaders de la classe) C’est assez frustrant pour nous parce qu’on va pas aussi vite, c’est assez rageant de les voir partir ! Best Western c’est un super foiler mais il n’est pas aussi rapide donc comme à chaque course on les voit un peu partir. Alors on essaye de s’accrocher à ce groupe là, ce groupe de bateaux neufs qui va très très vite. On espère que quand ça va mollir ils auront moins d’avantages et qu’on va pouvoir recoller. Mais nous on essaye de faire notre course, évidemment on regarde ce que font les autres et on se place par rapport à eux, avec l'œil expert de Loïs qui est figariste donc qui sait très bien faire ça ! C’est beaucoup de temps devant l’ordinateur à essayer de ne pas faire d’erreur. Comme on va un peu moins vite, on essaye de ne pas faire d’erreur de trajectoire, de raccourcir au maximum la route. On ne s'avoue pas vaincu au contraire. Notre objectif c’est de rester avec eux, on est au taquet !"

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