© Team La Mie Caline
Édition 2023 11 novembre 2023 - 17h02

Mots du bord : les Sudistes versus Wild Wild West

A l’heure où les routes se dévoilent et la compétition prend tout son sens, les skippers nous expliquent leurs choix stratégiques. Côté IMOCA, c’est "deux camps, deux ambiances" et chez les Class40, c’est cap sur les Canaries. Morceaux choisis des vacations du matin.

Au Far West

Empannage effectué cet après-midi pour Guirec et Bilou, direction plein ouest pour suivre les petits copains Justine Mettraux (Teamwork.net) et Sébastien Simon (Groupe Dubreuil).

Guirec Soudée (Freelance.com)

"On vit un peu penché mais tout va bien, on a une belle vitesse, on est bord à bord avec Louis Duc. On a essayé de l’appeler à la VHF mais il n’a pas répondu. C’était clair, depuis un bout de temps, que l’option nord est la plus rapide mais la moins marrante car il va y avoir beaucoup de près et de fronts à passer. Mais avec la grosse tempête tropicale qui va arriver et aspirer pas mal d’alizés, c’était vraiment pas sûr de passer par le sud. Après c’est difficile d’avoir une météo jusqu’au bout mais pour l’instant on voit qu’on est quand même gagnant en passant par le nord si ça reste comme ça. On va avoir un peu de vent dans les prochaines heures, on va virer en milieu d'après-midi et se retrouver bâbord amure et là on va devoir faire du près près près. Et ensuite on va devoir bien calculer avec  cette grosse tempête tropicale qui va passer au-dessus de nous, de pas se faire avoir et pas se retrouver dedans parce qu’il peut y avoir beaucoup de vent et une grosse mer. On essaye de garder du vent régulier, de faire avancer le bateau et de garder une route assez directe."

 

Chez les Sudistes

Dans le camp adverse, on a préféré les alizés aux nouveaux aléas climatiques, payant ou non ? Seul l’avenir le dira.

Yoann Richomme (Paprec Arkéa)

"On essaie de sortir de cette zone molle, le fameux anticyclone, on vient de toper un nuage qui nous a donné un gentil petit 15 nœuds, qui nous propulse sur la route. Le moral est au beau fixe, on a bien navigué ces derniers temps, on a réussi à mettre un peu de distance entre Charal et nous. On peut pas dire que ce soit fini fini comme histoire, il faut qu’on arrive à se mettre de l’autre côté et on pourra commencer à faire les comptes. Bien malin sera celui qui pourra dire quelle option va gagner. L'option nord est gagnante dans tous les routages, après on sait qu’elle est plus compliquée, elle est moins fiable aussi."

Arnaud Boissières (La Mie Câline)

"On est partis au Sud comme le reste de la flotte, on trouvait hasardeux de partir tout seul à l’ouest en cavalier seul, là on est au contact avec les bateaux, pas mal avec Prysmian depuis 2 jours, c’est assez intéressant. Depuis ce matin on est dans du vent très faible, l’objectif est de descendre le plus rapidement possible vers le sud pour commencer à toucher les alizés de nord-est. C’est pas évident parce que la bande de vent faible est relativement importante donc il faut se démener. Il fait beau, il fait du soleil, les panneaux solaires s’en donnent à coeur joie, on est bien reposé et on a bien le moral."

Violette Dorange (DeVenir)

"Depuis le début, on savait qu'il y avait deux phénomènes à gérer : le premier c'était un petit passage de front qui est passé avant-hier, si je ne me trompe pas et le deuxième, c'était la dorsale en allant bien sud et plutôt sud-est par rapport aux autres. On a été assez surpris de voir les autres partir à l’ouest, mais du coup ça permet d'ouvrir le jeu et là on est en plein dans la dorsale. A l'heure actuelle il y a trois nœuds de vent, on avance à deux nœuds et on est vraiment à l'arrêt. On vient de faire un empannage pas voulu parce qu’en fait le vent tourne dans tous les sens. On a trouvé le rythme après le gros passage de front en début de course. On a réussi à se recaler sur un bon rythme ou on fait des siestes, des quarts de 2h et là on est beaucoup plus reposé qu'au début de course on mange bien enfin il y a un bon rythme en tout cas et là on est à fond sur les manœuvres."

 

En approche des Canaries

Autre catégorie, les Class40 qui progressent doucement mais sûrement vers l’archipel espagnol. A noter, le retour en course de Legallais après une escale technique au Portugal suite à une casse structurelle du bateau. 

Fabien Delahaye - (Legallais)

"On est contents d’être à nouveau en course. Quand on a cassé, on ne savait pas si on y arriverait. Mais avec l’aide de gens formidables on a réussi à revenir dans la course, pas là où on souhaitait, mais là on se bat pour faire la Transat Jacques Vabre maintenant. La zone sans vent que les autres ont eue (à leur escale technique), on l’a aussi maintenant, le truc c’est que les premiers, ils ont du vent pour repartir devant et nous on est en train de buter dedans donc on s’attend à des heures difficiles. Là on a quasi rien, donc ça va être à notre tour d’essayer de traverser cette dorsale pour retoucher du vent de l’autre côté, voilà chacun son tour. Quand on a cassé, j'ai tout de suite pensé à l’équipage du Volvo 35 Mercury et du coup j’ai appelé António (Fontes) qui a été d’une aide très précieuse parce qu’il était sur place. On a trouvé le matériel, les bonnes personnes dont on avait besoin, pour finalement repartir donc ça c’était top. Donc là on est à nouveau bien en mer avec notre beau class40 Legallais en pleine forme."

Xavier Macaire (Groupe SNEF)

"On n’a pas encore de soleil là. Ça nous frustre un peu parce qu'on attendait du soleil pour charger avec les panneaux solaires, mais c'est tout le temps nuageux depuis le début de la course. Sinon le vent est pas mal, on a 15-20 nœuds de nord nord-est et donc c'est bien pour aller là où on veut aller, ça nous fait avancer vers les Canaries comme on voulait. Les autres devant sont avec nous. Alla Grande Pirelli, on l'a en visuel sous notre vent, un petit peu devant donc c'est sympa. Cette nuit on voyait son feu de navigation, mais c'est très très faible et très très loin et au final, au lever du jour, on a commencé à se rapprocher un peu et là on a regagné un peu de terrain. Donc on le voit grandir un petit peu, au fur et à mesure de la journée, c'est hyper cool, hyper satisfaisant de s’approcher un peu de lui. Et puis IBSA aussi, de l'autre côté, mais lui il est loin donc on ne le voit pas. On a rien lâché, dans les conditions difficiles du début de course, on a fait de bonnes trajectoires tant que possible, on a fait avancer le bateau, des bons choix de voile et voilà, ça nous à fait coller au paquet de tête donc on peut être content."

Erwan Le Draoulec (Everial)

"Tout va bien, on trouve des températures un peu plus agréables même si on passe pas mal de temps à bricoler, chaque nuit, chaque jour, depuis 2-3 jours. Pas d’énormes soucis mais plein de petites bricoles. On s’en passerait bien mais à part ça, ça va. Je rêverais d’avoir un grand soleil et les alizés mais c’est bien nuageux, on a pas mal de grains avec une petite brume, mais on est quand même sous spi, il fait doux et la vie est belle."

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