Départ Class40 - Clarisse Crémer
Imoca
Départs Édition 2023 29 octobre 2023 - 18h41

Des IMOCA dans les starting-blocks

Il manquait un invité cet après-midi au départ de la course. Par souci de sécurité, la direction de course a décidé de laisser les IMOCA à quai pour éviter qu’une partie de la flotte ne se retrouve bloquée dans une dépression en milieu de semaine, sans échappatoire possible. Si les 40 bateaux nous offriront sans nul doute un spectacle aussi sublime pour leur départ que leurs collègues cet après-midi, reste encore à déterminer la fenêtre de tir.

Sur le ponton des IMOCA ce matin, les visages étaient un peu tristes. Les marins étaient plus que prêts à en découdre sur cette transatlantique. Mais la dépression qui se creuse au large de l’Atlantique a brusquement forci ces dernières heures obligeant la direction de course à prendre une décision radicale mais saluée par l’ensemble des skippers. 

 

Giancarlo Pedote (Prysmian Group), IMOCA 

"Je pense que c’est une très, très sage décision. Hier, on a bien vu que les conditions annoncées se sont vraiment dégradées. Il ne faut pas voir ça comme un échec pour la course. C’est normal du fait qu’on joue avec des système météo qu’on ne peut pas prévoir. On n’est pas sur un terrain de tennis où tout est maîtrisé. Dans tous les cas, ce sera une belle histoire."

 

Yannick Bestaven (Maitre CoQ V) : 

"Ils ont sûrement pris une sage décision. Après, pour nous, c’est difficile parce qu’on était focus sur le départ, mentalement préparés. On sait que notre bateau va plutôt bien dans des conditions un peu musclées… C’est comme en montagne, quand il y a un risque avalanche tu n’y vas pas. Et nous c’est pareil en mer avec une dépression creuse et c’est la plus sage des décisions."

 

Si la frustration du départ pouvait se faire sentir, certains, à l’image de Giancarlo et son co-skipper Gaston Morvan mais aussi Clarisse Cremer ou encore Louis Burton en ont profité  pour venir encourager leurs camarades de ponton, leur promettant de se retrouver très vite sur l’eau. 

 

Une météo sans échappatoire 

La décision de ne pas laisser les IMOCA prendre le départ a été longuement mûrie par la direction de course qui a passé une nuit blanche à étudier toutes les possibilités. Malheureusement aucune solution n’a pu être trouvée pour pouvoir amarrer les 40 bateaux dans un autre port. Les laisser partir était synonyme de prise de risque maximale, voire inconsidéré, pour une partie de la flotte qui se serait retrouvée piégée dans un système dépressionnaire déjà jugé extrême.

 

Yoann Richomme (Paprec Arkéa) :  

"Hier soir, j’ai réalisé qu’on allait vers une dépression hors normes. 40, voire 50 nœuds, c’est gérable. Là, on parle de 80 nœuds, rafales à 100-115 nœuds, avec des déferlantes dans des conditions de mer avec des vagues de 10-12 mètres. À part mettre en péril la vie des gens, il n’y a pas d’intérêt d’être en mer. Ce n’est pas du tout raisonnable d’envoyer n’importe quel bateau là-dedans, même les cargos."

 

Damien Seguin (APICIL) :

"C’est une dépression très explosive, avec des vents très forts et surtout une mer démontée. Et dans ce cas-là, il ne faut pas penser aux bateaux les plus rapides. On reste au Havre car il n’y a pas de place pour nous à Lorient comme c’est le cas pour les Ocean Fifty et les Class40. A mon avis, nous sommes là pour quelques jours. On verra bien quand on pourra repartir. C’est très courageux de la part de l’organisation et de la Direction de course d’avoir pris cette décision car ce n’est pas simple d’annoncer cela aux skippers le matin au réveil."

 

De son côté, la direction de course continue de travailler pour trouver une nouvelle fenêtre de départ au plus vite et permettre aux IMOCA de se joindre à la fête. 

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