Photo du bord Centrakor
Départs 09 novembre 2023 - 15h17

Fin du mode essorage

Une large partie de la flotte longe désormais les côtes portugaises. Après 48 voire 72h en mode machine à laver, essorage maximal, c’est l’heure de sécher et de profiter d’un temps plus calme. Les humain(e)s comme les machines peuvent souffler et quitter les bottes et le ciré. Les sourires étaient en tout cas bien présents ce matin, à la vacation de 11h.

Du soleil chez les Class40

La première à nous répondre est Estelle Greck (Alternative Sailing - Constructions du Belon). Aux sons de sa voix et de son rire, on comprend que le plus gros est passé :

"On a enlevé les bottes, on a rangé le bateau et là, ça y est on prend du plaisir ! Il n’y a plus de vent mais on est contents d’avoir du soleil. C’est agréable de marcher dans le bateau sans devoir se tenir. C’est super fatigant pour les corps et là on peut en profiter pour réparer le bateau. Cette nuit, on a enfin fait des vrais quarts et des grosses siestes. On a pris notre premier repas chaud, Mathieu a mangé des pâtes au beurre nature et moi des nouilles chinoises, mais juste manger un repas chaud c’est hyper appréciable."

 

Même ambiance à bord de Crédit Mutuel, lui aussi dans le paquet d’avant comme Estelle. Et c’est Ian Lipinski qui nous donne des nouvelles :

"Ça va très très bien depuis cette nuit, le vent s’est calmé et on a envoyé le spi. Il fait meilleur, on a pu sécher le bateau. Quand je me suis réveillé en fin de nuit, il y avait plein d’étoiles, ça glissait et là c’est le bonheur quoi, avec les deux nuits qu’on vient de passer ça fait trop du bien. C’était parti un peu sur les chapeaux de roue et avec le mât qu’on venait de remettre, on était un peu sur la retenue au début. Moi, je redoutais pas mal le passage du cap Finisterre avec le front mais on n’a pas eu de gros dégâts donc ça sent bon les alizés. La vie à bord est très sympa avec Antoine, on se connaissait. On fait un peu de bricolage mais, ni lui, ni moi, sommes des grands spécialistes donc on fait avec les moyens et les compétences du bord."

 

Plus à l’arrière, dans le second paquet, Label Emmaüs commence lui aussi à voir le bout du tunnel. Jérôme Lesieur, plutôt content d’avoir enfin un contact avec la terre. 

"Ça commence à sécher un peu ! On a eu une journée pénible hier, on a commencé par accrocher un filet, ensuite on a déchiré la trinquette et ensuite on a eu le même temps que tous les autres. On a quand même perdu 40 milles par rapport aux autres, enfin un de nos concurrents direct mais c’est pas grave, c’est la course. Le bateau avance dans la bonne direction et on essaye de récupérer un peu. Hier c’était de la survie, nous on n’est pas très entraîné on est parti avec un bateau un peu endommagé donc on a merdé quelques manœuvres. On n’est pas encore tout à fait au point mais ça va venir, on sera prêt en arrivant en Martinique ! En tout cas ça fait plaisir de parler !"

 

Encore un peu de patience en IMOCA

Et dans le sillage de ces Class40, les IMOCA commencent à débouler. Eux aussi en ont bien bavé et l’heure est aux réparations sur l’Occitane en Provence comme nous l’expliquait Clarisse Crémer

"On est dans une période bricolage. On a des petits soucis mais rien, ça nous prend pas mal de temps depuis quasiment la première nuit. Tout va bien à bord. C’était assez fort et on a eu des problèmes de grand-voile, de poches d’eau dans la grand-voile, qui nous ont demandé beaucoup d'énergie à dépenser, dehors, pendant le passage du front, ça nous a un peu achevé avec d’autres petits soucis techniques et un problème de moteur."

 

Côté Bureau Vallée, Louis Burton, qui a fait le choix d’une route plus près des côtes que ses camarades, s’active aussi :

"On n’a pas de pépins techniques et ça c’est quand même chouette. Avec la pénalité (de 5h au moment du départ), on est resté plus longtemps près des terres donc on a moins navigué dans le front. C’était l’objectif de faire la pénalité à cet endroit là, donc on a passé très vite le front et là les conditions sont plutôt maniables. On passe à l’intérieur du DST (au large du cap Finisterre) car on était beaucoup plus positionné à l’est à cause de la pénalité."

 

Et dans cette flotte IMOCA, les bateaux à dérives sont bien dans le match, à l’image de Louis Duc (Fives Group - Lantana environnement) :

"Ça va pas mal, c’est relativement humide, on se fait pas mal secouer mais on arrive près du cap Finisterre. On peut espérer que les températures vont remonter un petit peu. On est dans un petit groupe bien serré (bateaux à dérives), on a été assez vite cette nuit. Ça se passe pas mal, on n’est pas embêté par des problèmes techniques à part 2 ou 3 bricoles. On se repose assez régulièrement."

 

Dernière marque de parcours chez les ULTIM

Pendant ce temps, dans l’hémisphère Sud, Actual ULTIM 3 est le dernier à avoir passé la dernière marque de parcours autour de l’île de l’Ascension, moment particulier pour Anthony Marchand 

"On a bien vu l'île, c'était chouette, mais c’est désertique. On a vu pas mal de bâtiments un peu scientifiques. À ce moment-là, il y avait un grain, on était assez concentré sur le bateau donc c’était pas évident de profiter mais ça avait l’air assez désertique. 

On remonte enfin. Ils sont toujours un peu longs ces allers-retours en ULTIM mais on est quand même bien en mer. Il reste encore une petite semaine, des milles à parcourir et des embûches devant nous. Là, on essaye de se battre pour revenir dans le match et continuer la bataille avec Sodebo."

Et hier lors du contournement de cette marque, les 5 ULTIM se sont tous croisés, l’occasion d’échanger quelques mots à la radio :

"Thierry a réussi à discuter à la VHF avec Jojo (Sébastien Josse sur Maxi Banque Populaire XI), avec SVR Lazartigue, même si ça captait pas très bien. C’est sympa de croiser les copains comme ça, ça crée des moments d’excitation."

Partager