Et ça repart au départ de Lorient
Édition 2023 06 novembre 2023 - 21h48

Jour de course : un démâtage, de la régate à tous les étages

Avant l’arrivée imminente dans la course de la flotte des 40 IMOCA sur les rangs, attendue avec impatience pour enfin s’élancer dans la course à 9h30 précises demain au large du Havre, ce lundi est marqué par le retour dans la compétition de 6 Ocean Fifty et 40 Class40 depuis Lorient. Mais le début de cet épisode 2 ne s’est pas déroulé sans encombres sur les eaux du golfe de Gascogne, fidèles à leur réputation dans des conditions toniques et exigeantes. En témoigne le démâtage, à 17h45, du Class40 The Sea Cleaners - Univerre- ENSM. Le coup est dur pour les deux co-skippers, Renaud Courbon et François Champion, qui n’ont heureusement pas été blessés et sont parvenus à sécuriser leur bateau.

Deux retours express au port

 

Cette reprise a été aussi chahutée pour deux autres équipages de cette catégorie, qui ont connu des avaries suffisamment importantes pour les freiner net dans leur élan à la conquête de l’océan. C’est le cas de celui Engie - DFDS - Brittany Ferries, mené par Pamela Lee et Thiphaine Ragueneau, déplorant la déchirure d’une précieuse voile d’avant (J1-Solent), avant même de couper la ligne. Après un retour express au port, le duo féminin est reparti en course sur les coups de 14h. Il progresse ce soir, en 39è position, et concède un retard d’une petite soixantaine de milles sur la tête de flotte très compacte. 

 

Pas de chance non plus pour le duo de Crosscall, dont la grand-voile s'est affalée d’un coup après la rupture d’un mousqueton de la drisse. De retour au port à 17h30, Aurélien Ducroz et Vincent Riou n’ont pas traîné pour réparer. Une  ascension rapide dans le mât et une demi-heure plus tard, ils repartaient aux trousses de leurs concurrents, avec la ferme intention de rattraper la centaine de milles malheureusement perdue dans cette histoire. Ce soir, la tête de flotte compacte est emmenée, avec maestria par IBSA, devant Alla Grande PirelliAmarrisLegallais, ou encore Café Joyeux, qui s’échangent les premières places au gré des pointages…  Aux avant-postes, leurs équipages, qui progressent à 12-13 nœuds de vitesse, ont, comme promis, entamé leur grande traversée en mode régate au contact, dans un contexte où la prudence reste néanmoins de mise. 

 

Des trimarans au contact, de part et d’autre de l'océan

 

Du côté des six Ocean Fifty, c’est à 10h30 que la course a repris tous ses droits sur les eaux d’un golfe de Gascogne pas très clair. Dans un contexte météo tonique mais tactique, les duos, à l’image de leur collègues de la Class40, sont obligés d’opérer un savant dosage entre préservation et compétition. Tout l’enjeu consiste à ne pas tenter le diable d’une coûteuse avarie dans des conditions exigeantes, tout en affichant une progression suffisamment rapide pour rester aux avant-postes d’une course qui promet de partir par devant. Ce soir, ces trimarans de 15,24 mètres naviguent très groupés, pressés de doubler le cap Finisterre, premier écueil majeur en direction de la Martinique avec l’arrivée d’un front demain après-midi que tous veulent éviter à tout prix. Au classement de 20h, Solidaires en Peloton, en tête dès les premières longueurs, pointe en pôle position, une poignée de milles devant Primonial.

 

Enfin dans l’autre hémisphère, de l’autre côté de l’Atlantique, comme pour saluer la reprise et le début annoncé de la course des équipages des trois autres classes, les cinq ULTIM n’en finissent pas de livrer une bataille d’une intensité de tous les instants. Au louvoyage avec l’île de l’Ascension par 7° de latitude Sud pour prochaine marque, le Maxi Banque Populaire XI ouvre la marche depuis quatre jours. Mais au jeu de bords à tirer dans les alizés du sud-est, si les écarts mesurés au classement par rapport au but ne rendent pas compte de la réelle avance dont ce leader bénéficie (environ 90 milles), ils révèlent néanmoins que la course bat toujours son plein. Notamment entre SVR Lazartigue et le Maxi Edmond de Rothschild, très proches, avec moins de 10 milles pour les séparer l’un de l’autre. Soit une goutte d’océan à l’échelle des 7 500 milles de leur parcours théorique, dont ces solides protagonistes se sont déjà acquittés pour plus d’une bonne moitié… 

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