Les fonds marins martiniquais (R. Pakiela)
Édition 2023 16 novembre 2023 - 19h52

La biodiversité au coeur de la course

La Martinique est à la fois une terre de culture, de biodiversité et de course au large. Pour la deuxième fois, elle accueille l’arrivée de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Un partenariat qui prend tout son sens au vu de la richesse écologique de l’île inscrite au patrimoine de l’UNESCO et de la raison d’être de la course, tournée résolument vers la protection de notre environnement.

Le célèbre astrophysicien Hubert Reeves disait "La biodiversité nous concerne au premier chef, car la biodiversité c’est nous, et tous ceux qui vivent sur cette Terre." Cette biodiversité, la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre a décidé de la placer au cœur de son projet pour cette 16ème édition. Voilà pourquoi la Martinique n’est pas une destination choisie au hasard.

 

La Martinique, Réserve mondiale de Biosphère 

Après avoir été reconnue Réserve mondiale de Biosphère en 2021, la Martinique vient d’inscrire la montagne Pelée et les pitons du nord de la Martinique au patrimoine mondial de l’UNESCO. 

Cette double reconnaissance s’inscrit dans le cadre du programme "Man and Biosphère" qui existe depuis plus de 50 ans. Sur Terre, 738 sites, dont la Martinique, ont obtenu cette appellation, dans 134 pays. Les Réserves de Biosphère émanent d’une volonté locale, elles n’imposent aucune réglementation. Elles sont nées d’un constat : celui d’une mauvaise gestion, par l’Homme, des ressources biologiques dans le monde comme l’explique Catherine Cibien, directrice du Man and Biosphère France et qui anime le réseau national des Réserves de biosphère : "On dépend des ressources naturelles pour manger, se chauffer. On l’a souvent oublié et on ne les a pas utilisées de manière raisonnée et raisonnable en pensant au lendemain. Les Réserves de Biosphère sont des endroits où on va s’intéresser à ces questions là. L’objectif est de trouver les bonnes conditions de cohabitation entre les humains et le reste du vivant, de vivre en bonne intelligence."

Ainsi, il s’agit de partager et de diffuser les bonnes pratiques, les innovations et tout ce qui peut améliorer la vie au sein de ces réserves et donc plus largement dans le monde. 

 

Un partenariat unique dans la course au large

Pour la première fois, le programme Man and Biosphère est partenaire d’une course au large : la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Une alliance qui s’inscrit dans la raison d’être de cette compétition comme le détaillait Marc Dujardin, directeur marketing de la marque Jacques Vabre, lors de la conférence sur la biodiversité organisée au Havre : "La Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre est une course en duo où on crée des liens entre le public et les skippers mais aussi entre les scientifiques et les skippers. On veut continuer à nourrir cette raison d’être et cette ambition d’aller au-delà d’une simple course au large. C’est pour cela qu’un partenariat a été signé avec l’UNESCO, pour pouvoir mettre en place des actions d’éducation et de recherche."

Une fierté pour Nathalie de Pompignan, Présidente de Martinique Réserve mondiale de Biosphère "La Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre est la première course à la voile à afficher dès 2007 ses ambitions environnementales. Elle a aujourd’hui un véritable plan d’action RSE, qui montre son engagement à nos côtés et aux côtés des Martiniquais dans la valorisation des richesses naturelles et culturelles de l’île."

 

Protéger les coraux avec l’association ASSOMER 

La Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre a décidé d’apporter également son soutien à l’association martiniquaise Asso-Mer pour cette édition. L’organisme s’est donné pour mission de protéger les fonds marins de la Martinique, notamment les coraux. Cet été, entre 50 et 75% des coraux d’une pouponnière sont morts à cause de la canicule marine. "On les a vu blanchir, ce qui signifie qu’ils étaient en train de mourir, détaille Margaux Lewandowski de l’association Asso-Mer. On a donc dû les déplacer plus en profondeur pour les sauver et La Transat Jacques Vabre a financé l’opération."

En agissant ainsi, il s’agit de préserver l’océan, terrain de jeu de la course au large. Car n’oublions pas que les skippers n’empruntent pas une piste de course ordinaire mais pratique leur sport dans un milieu vivant, gage de notre survie. 

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