Photo du bord IMOCA Initiatives Coeur
Édition 2023 10 novembre 2023 - 16h13

Les hiérarchies se dessinent, ou se confirment

Biotherm et Maître CoQ V chez les IMOCA, Curium For Life et The Sea Cleaners - Univerre - ENSM chez les Class40… Les derniers forfaits, annoncés entre hier et ce matin, portent à 14 aujourd'hui le nombre d’abandons toutes classes confondues sur la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Un chiffre qui échappe aux superstitions du vendredi pour laisser la porte grande ouverte aux bonnes nouvelles. À commencer par celles du retour en course, depuis Lorient, de Groupe APICIL hier, et de MACSF cet après-midi. Plus au sud, le duo du Class40 Legallais n’a pas traîné non plus, à Cascais, pour procéder à une réparation express lui permettant de lancer la nuit dernière aux trousses des premiers de sa catégorie. Sur l’eau, de premières hiérarchies se dessinent. Chez les multicoques, elles se confirment de part et d’autre de l’Atlantique…

Class40 : Amarris en tête vers Porto Santo

 

Ce vendredi, c’est encore au binôme d’Amarris que revient le droit de pointer en tête de flotte. Suivis par les équipages d’Inter Invest et de Crédit Mutuel, Achille Nebout et Gildas Mahé tirent profit de leur décalage sur leurs camarades de jeu plus positionnés dans l’est (Alla Grande Pirelli, IBSA, ou encore Project Rescue Ocean). Après la pétole d’hier, ils progressent dans le petit couloir de vent de nord-ouest -  9-10 nœuds, en courbure de zone anticyclonique, pour progresser cap au sud-ouest vers Porto Santo. Un empannage reste à prévoir au fur et à mesure que le vent va continuer à adonner au nord-est, annonce de l’alizé naissant sous l’anticyclone. 

Derrière les poursuivants ne baissent pas la garde et s’accrochent pour rester dans le bon tempo. Gare notamment à Groupe SNEF qui, à la faveur de sa position médiane dans les talons de Café Joyeux, revient vite et fort aux avant-postes. De quoi redonner le sourire à Xavier Macaire et Pierre Le Boucher qui espéraient que « la roue tourne après un mauvais départ et pas mal de galères plus ou moins pénalisantes, qui ont permis à la course de se barrer par devant. » En 5è position, les voilà de retour aux affaires sur le grand échiquier océanique, dans une catégorie où les décalages latéraux sont plus importants aujourd’hui que ceux mesurés par rapport au but. 

 

IMOCA : le choix de la voix collective ?

 

Dans le camp des IMOCA, Charal, fort d’une vingtaine de milles d’avance sur son partenaire d’écurie TeamWork.net, ouvre la marche et fait cap sud… Compte-tenu de l’angle des bateaux par rapport à la route vers Fort-de-France (sur laquelle est calculé le classement), Teamwork.net est bien le dauphin de Charal, mais en termes stratégiques, il est clair que Paprec Arkéa est l’adversaire numéro 1 du tandem Beyou-Cammas. Dans cette catégorie, le choix de route fait encore débat et n’a pas fini de maintenir le suspense. Tout comme les skippers, qui ne cachent pas que leur cœur balance. Beaucoup confient que la voix de la raison collective sera sans doute celle qui leur indiquera la voie à suivre. 

7e à bord de Guyot Environnement - Water Family, Benjamin Dutreux explique : « On est dans le bon paquet, dans le bon groupe qui a l’air de faire route vers le sud. Clairement aujourd’hui ça ne passe pas dans nos fichiers, mais c’est vrai que la route nord est aussi un peu complexe. Tant qu’on n’a pas le bateau à 100% on continue vers le sud. On a encore jusqu’à demain pour décider de notre choix… » 

Même topo, ou presque de la part de Romain Attanasio, 12e à 100 milles du leader sur Fortinet - Best Western qui explique avec l’humour qu’on lui connaît que la route sud risque de rencontrer beaucoup de suffrages.  « Avant le départ, il y en a beaucoup qui disaient : ça passe au nord, on va au nord… Mais après ce qu’on vient de prendre, à mon avis, il y en a beaucoup qui se sont calmés. Donc, pas sûr qu’il y ait beaucoup qui aillent là-haut. Nous on n’a qu’une envie, c’est de pouvoir faire sécher les chaussettes ! » 

« Lunettes de soleil (pour le sud), ou frontale (pour la route nord) ?  Dur, dur de choisir », s’amusent, quant à eux, Samantha Davies et Jack Bouttell à bord  d’Initiatives Cœur. 

 

 

Ocean Fifty : c’est qui le patron… ?

 

Solidaires en Peloton, voyons ! Le trimaran bleu et gris, solide leader depuis le début, a débordé les Canaries au large desquels progressent désormais ses deux poursuivants, qui concèdent entre 120 et 150 milles de retard.  Les écarts se sont creusés dans les rangs de ce ménage à trois, qui a touché des alizés modérés, de 16-18 nœuds. Mais il n’en faut pas beaucoup plus pour ces trimarans qui progressent à des vitesses oscillant entre 20 et 25 nœuds. Cap sur la marque du Cap Vert, distante de 550 milles cet après-midi. En 3e position Pierre Quiroga sur Viabilis apprécie à sa juste mesure d’être toujours dans le match : « Nous sommes très contents de notre course, mais très déçus de voir nos camarades de jeu arrêtés pour cause d’avaries importantes. Tout le monde aurait pu faire de belles choses… Désormais l’idée, pour nous, est d’atteindre le Cap Vert avec une belle série d’empannages. Nous avons négocié une zone sans vent sous Madère, place à la tactique avec du vent qui devrait se renforcer progressivement. »

 

 

ULTIM : avarie de barre pour le Maxi Edmond de Rothschild

 

Bientôt l’équateur pour les premiers ULTIM qui ont débuté hier la grande remontée au portant pour rallier la Martinique. Le Maxi Banque Populaire XI tient bon les commandes devant SVR Lazartigue. Dans cette catégorie où le moindre écart de vitesse se paye cash, les écarts se creusent à vitesse grand V. Le mésaventure vécue aujourd’hui par le Maxi Edmond de Rothschild, qui déplore une avarie de son système de barre suite à un choc, en témoigne. Freiné net dans son élan, il voit désormais les deux premiers qui se tiennent encore en respect s’échapper. Si le coup est dur, Charles Caudrelier et Erwan Israël assurent qu’il faut toujours compter sur leur belle combativité  : « nous allons nous battre jusqu’au bout pour cette troisième place avec les armes qu’il nous reste. »

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