Photo du bord IMOCA Monnoyeur Duo For a Job
17 novembre 2023 - 16h22

Mots du bord : "On s’ennuyait pas avant le départ, on ne s'ennuie pas non plus sur l’eau !"

Sur l’Atlantique, les flottes sont toujours séparées entre une route proche de l’orthodromie et celle des alizés. D’ici quelques jours on verra quelle stratégie sera payante. A bord aussi, on se pose la question. Petit tour d’horizon en IMOCA et Class40 ce matin.

TEAM NORD

Benjamin Ferré (Monnoyeur - Duo for a Job)

"C’était intense, c’était ce qu’on attendait. On a eu une instabilité assez particulière avec de gros écarts entre le vent établi et les rafales dans les grains. On a passé le front avec de belles rafales et la mer est restée agitée derrière. Mais surtout, qu’est ce que ça fait du bien de ne plus vivre à 35 degrés ! Quel bonheur de retrouver un bateau à plat, de ne plus se tenir à chaque fois que tu fais un pas. C'est un vrai effort, c’est dur psychologiquement. On va avoir que 3 jours de plat avant la Martinique mais on l’a bien mérité. On attendait que tu appelles pour envoyer le spi alors on va aller envoyer le pépin."

Pierre Le Roy (Monnoyeur - Duo for a Job)

"Tous les ingrédients sont là pour être heureux en mer, beaucoup de stratégie météo. Je suis content de passer du temps devant l’ordinateur. On a toujours la tête dans la course, je pense que le Ti punch on y pensera sur le dernier bord."

 

Sébastien Marsset (Foussier - Mon courtier énergie)

"Le front n’a pas été le plus compliqué. On a eu des soucis avec le bateau. Depuis mardi on a fait face à pas mal de soucis de gréement. On avait déjà communiqué sur le fait que le câble de diagonal s’était partiellement désolidarisé du mât ce qui avait mis la pérennité du mât en jeu. Ça m’avait amené à monter 3 fois au mât en deux jours. A l’approche du front on avait résolu ces soucis là. Hier matin, au levé du jour, j’ai trouvé l’étai de J2 complètement détendu. Je me suis adapté. On a fait des vérifications avec Sophie et là en fait on s’est retrouvé avec l’étai de J2 complètement désolidarisé du bateau. Ça a été branle-bas de combat pour éviter le démâtage. On est vraiment pas passé loin, tous les câbles gigotaient en l’air comme des spaghettis cuites dans le vent. Il n’y avait vraiment plus rien qui tenait le mât donc on a abattu dans le vent et on a sécurisé un maximum avec des drisses sur l’avant pour remettre le gréement autant en tension que possible. Une fois qu’on a fait ça, on a décidé de prendre une route la plus lente possible pour laisser le front nous passer dessus et aller dans des conditions plus clémentes. Toute la journée d’hier a été concentrée à pouvoir regréer. Avec Sophie et notre détermination sans faille, on a réussi. On a un potentiel amoindri mais on est en course, on navigue en faisant parler notre sens marin. Et dans la limite du raisonnable on fera du mieux possible."

 

Louis Duc (Fives Group - Lantana Environnement)

"C’est un peu la guerre à bord du bateau. Pourtant c’est dommage parce qu’on a passé ce petit front là où il y  avait beaucoup de mer au passage et cette nuit, en manoeuvrant, on a le ballast arrière qui s’est vidé dans le bateau donc ça a fait une inondation assez impressionnante. On a une tonne de flotte qui s’est promenée dans le canote, qui a commencé à baigner un peu le moteur, donc ça craint. On a passé la nuit à liquider tout ça et à manoeuvrer quand même donc on fait des changements de voile pas mal et on est un peu cramé ce matin à cause de tout ça. On continue à faire le ménage, tout n’est pas encore résolu. Là on a des conditions d’alizés, il fait grand beau, on est sous spi, c’est les vacances sauf que comme on a eu 2-3 embrouilles, avant d’être en vacances il faut régler les problèmes. On n’a pas cramé les batterie ni le moteur, c’est l’essentiel. Maintenant on a un petit empannage dans la nuit à faire et si la météo veut bien nous laisser passer on a une fenêtre pour mardi dans l’aprem."

 

TEAM SUD

Gaston Morvan (Prysmian Group)

"Ça va bien, ça glisse fort, à plus de 20 nœuds de vitesse. Il fait plus de 30 degrés, c’est difficile à supporter aux heures où le soleil est le plus haut mais on fait avec. On a un empannage à faire qui va être important, il va falloir bien le placer car il va conditionner la fin de la course. On est assez focus avec Giancarlo pour le faire au bon endroit et bien dosé et après ce sera tout droit et tout schuss jusqu’à la Martinique. On se relaie pas mal car c’est bien intense avec les deux bateaux qu’on a bord à bord avec nous. On essaie de rien lâcher, c'est un peu en mode Figaro. Une petite bagarre dans la bagarre. Ça met un peu d’adrénaline et d’enjeu à la course, ça pimente le jeu. Je regardais un peu ce matin les routages pour les options nord et sud et le suspense est encore entier, hâte de voir ce que ça va donner à la fin."

 

Clarisse Crémer (L’Occitane en Provence)

"Aujourd’hui on est pas trop mal, ça fait pas mal de temps qu’on cherche un peu les manettes sur notre bateau et on a besoin de trouver des petites choses jour après jour après la mésaventure d’hier avec notre gennak qu’on a un peu déchiré. Allan est vaillamment monté le long de l’étai pour aller réparer ça et ça a l’air de tenir pour le moment. Aujourd’hui il fait vraiment très chaud sur le bateau, ça ressemble un peu plus à de vrais alizés, on a eu des grains ce matin mais là il n’y a plus aucun nuage et il y a entre 20 et 23 nœuds de vent. C’est un peu saute-mouton à bord et un peu hammam mais le moral est bon. On est des compétiteurs, on aurait aimé accrocher le wagon devant mais on se bat avec ce qu’on a aujourd’hui."

 

Thimoté Polet (Team Zeisss-Weeecycling)

"Tout va bien, il commence à faire plutôt chaud dans la journée. On est entre deux paquets avec ceux en tête, plus au Sud et les autres avec Legallais et La Manche #Evidence nautique. On se sent un peu seul mais on tient le coup. La flotte s’est scindée c’est vrai et on a longtemps réfléchi à notre option. Plusieurs fichiers proposaient de passer par le nord, c’était hasardeux, on a préféré assurer avec la plus grosse partie de la flotte par le sud. Là où ça va se jouer c’est courant de semaine prochaine. Là c’est trop tout pour le dire.

C’est une belle édition, on s’ennuyait pas avant le départ, on ne s'ennuie pas non plus sur l’eau !

On a un grand soleil, une grosse chaleur, on  a l’habitude quand on est Havrais ! On glisse au portant depuis quelques jours, un peu moins de vent aujourd’hui mais ça va revenir demain, on va pas tarder à empanner. Avec Pierrick, on s’alterne en veille, le pilote marche bien, les voiles vont bien, le bateau va plutôt vite. On est satisfait. Après on va arriver au niveau des sargasses, on va passer nos journées et nos nuits à surveiller jour et nuit. Mais il ne faut pas trop mollir parce qu’on commence à être à cours de film Netflix."

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