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Imoca
Best of arrivées 21 novembre 2023 - 08h51

Benjamin et Pierre : un Duo For du “bon” Job

13e sur la ligne d’arrivée à bord de l’IMOCA Monnoyeur Duo For a Job , Benjamin Ferré - dit “Benjamin envoie le pépin” et Pierre Le Roy décrochent surtout la première place des bateaux à dérives. À la faveur d’une trajectoire nord tout en maîtrise et précision, le binôme, qui associe le talent de navigation du premier et la science du second météorologue de profession, a su tirer le meilleur de ce bateau au long palmarès (l’ancien de François Gabart), réputé comme l’un des plus rapides des “non-foilers”. Retour sur les réactions au ponton dans la douceur de la nuit tropicale de ces deux bizuths de l’IMOCA qui n’ont pas manqué d’imprimer leur patte sur une Route du café pas si “frappée” que ça…

Premières impressions

Benjamin Ferré : « Je suis hyper fier du bateau, du résultat, de l’équipe, de mon co-skipper. Je débute en IMOCA et au début de l’année je m’étais posé la question de comment gérer ces courses en double dans l’optique du Vendée Globe. L’une des options, c’était de partir avec Pierrot que je connais depuis la Mini-Transat. La dernière fois qu’on est arrivé en Martinique, on avait sept heures d’écart ; et là, on passe la ligne ensemble. Je voulais travailler l’aspect météo-stratégie. Et quand on regarde la trace qu’on a faite quand Pierrot est à l’œuvre, elle est vraiment jolie. J’aime bien l’image du skieur qui laisse une longue trace dans la poudreuse.

On est tous bizuths sur ce projet, moi, les sponsors et l’équipe qui s’est constituée depuis un an. Et c’est parce que le bateau a été extrêmement bien préparé, parce qu’on avait confiance dans ce bateau, qu’on a pu prendre la route nord sereinement. Je tire un gros coup de chapeau à l’équipe, cela me met en confiance et cela permet de tirer sur le bateau. Le rythme était vraiment intense. On voulait arriver de l’autre côté. On part avec 60 milles de retard. On prend le départ et on fait demi-tour pour réparer les lattes de la grand-voile, et au bout de deux jours, on a déjà rattrapé le peloton et on sent qu’on peut jouer la place des premiers bateaux à dérives et mettre quelques foilers derrière. On a cravaché comme des malades. »

 

La route nord 

Pierre Le Roy : « La route nord, on s’est dit que ce n’était pas une si mauvaise idée que ça. On a continué sur le rythme qu’on avait instauré en avant saison et ça a déroulé assez naturellement.

On n’a pas fait la route optimale théorique jeux vidéo. On a mis le curseur sur le niveau de risques qu’on voulait prendre. On a renoncé à un positionnement qu’avaient pris d’autres bateaux. On s’est fait reprendre un peu à ce moment-là, parce qu’on a dosé le risque qu’on a pris.»

Benjamin : « On a fait beaucoup de près, mais on a envoyé le pépin, quand même ! On l’a tenu jusqu’à 25-26 nœuds. On s’était mis des limites à ne pas dépasser. Au départ, c’était 20 nœuds, puis 22, puis 24… Les bords de portant, on les a mérités.

Au près, les conditions n’étaient pas aussi dantesques que ce qu’on pouvait croire à terre. On a jaugé le risque. On s’est positionné suffisamment sud.»

 

La course 

Benjamin : « Je me suis éclaté, parce qu’on n’a jamais été dans le rouge. On a toujours été dans l’anticipation. À part les 60 milles de retard du départ, tout le scénario se déroulait comme prévu. On n’a jamais été surpris. Même quand il y a eu de la mer, du vent, jusqu'à 35-40 nœuds, c’était programmé. On était heureux. Je dis toujours que plus on est heureux, plus on va vite, mais ça se confirme. Je n’ai quasiment jamais fait de double, mais avec Pierre, c’était incroyable. On ne faisait pas de quarts, tout se passait naturellement. À la fin, pour les manœuvres, on n’avait même plus besoin de se parler. »

« Hollywood Loulou (Louis Duc) nous collait aux basques. On arrivait pas à s’en défaire. Pierrot, il devenait taré. Il faisait des calculs toutes les deux secondes pour savoir combien de nœuds de vitesse en plus il faisait pour nous rattraper. Il voulait qu’on ait 40 milles d'avance à l’arrivée en Martinique. On en avait 31, alors il était stressé ! »

Pierre : « C’est cool d’avoir des gens avec qui jouer. Cela rajoute un petit truc en plus. De passer la ligne en premier après s’être fait reprendre il y a deux jours, cela rajoute du piment à la compétition. Loulou, il était collant, mais merci à lui et à Rémi d’avoir mis ce truc en plus. »  

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