Coucher de soleil sur Sodebo ULTIM 3 (© Team Sodebo)
Ultim
Départs 06 novembre 2023 - 11h08

On dirait le Sud, le temps dure longtemps

C’est fait ! Les ULTIM sont tous dans l’hémisphère sud, après avoir passé l’équateur, et leur première marque de parcours, Sao Pedro et Sao Paulo. Mais la route vers l’île de l’Ascension s’annonce longue, au près. Le Maxi Banque Populaire XI trace, creusant un peu plus l’écart avec SVR Lazartigue et Maxi Edmond de Rothschild, qui continuent de se batailler dans l’alizé du Sud. Plus en retrait, Sodebo Ultim 3 et Actual Ultim 3 ont subi un Pot-au-noir plus corsé que leurs adversaires et accusent un certain retard.

C’est un long bord, de deux ou trois jours, que les maxi trimarans viennent d’entamer, direction l’île de l’Ascension. Un brin monotone comme nous l’expliquait Erwan Israël, joint ce matin à bord de Maxi Edmond de Rotschild, "on est au près, un vent pas très fort malheureusement. On avait une ligne de convergence et ça y est, on a le refus, un refus à 30°, et là, on va s’aligner sur les routes de Banque Populaire et SVR Lazartigue." Pour la grande stratégie, on repassera. Les skippers misent sur des petits réglages, pour grappiller ce qu’ils peuvent, dans un vent oscillant entre 11 et 12 nœuds. "On est super proche de Edmond de Rothschild, commentait Tom Laperche(SVR Lazartigue) à la vacation du matin. On regarde les classements, on règle le bateau, on progresse, le rythme est intense. On s’accroche. Il y aura des petits décalages, des trajectoires presque identiques, mais avec des différences. Il peut y avoir des petits écarts de cap avec l’anticyclone de Sainte-Hélène avec lequel on va jouer."

 

Cavalier (presque) seul

Sur la cartographie, point de doute, Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse continuent de distancer le reste de la flotte. SVR Lazartigue et Maxi Edmond de Rothschild, respectivement deuxième et troisième, sont à plus de 120 milles derrière (selon l’écart calculé en distance au but). "C’est rageant, ils ont super bien navigué, reconnaît Erwan. On n’était pas loin dans le Pot- au-noir, on était à 30 milles et on s’est fait scotcher par un nuage et voilà."

A bord de Maxi Banque Populaire XI, pourtant, Armel ne crie pas victoire, loin de là. "On a eu des conditions un peu moins ventées que nos camarades derrière, depuis hier. Ils ont tendance à revenir, mais c’est le jeu. On sait que ça peut faire l’accordéon dans un sens comme dans l’autre." Un oeil rivé dans le rétro, Armel et Sébastien, ne relâchent pas les efforts, "on va espérer que ça s’arrête un peu et qu’on puisse reprendre quelques milles d’avance, ce serait cool, on y travaille"

 

Un Pot-au-noir plus coriace pour les derniers

A l’arrière de la flotte, Sodebo Ultim 3 et Actual Ultim 3 ont enroulé Sao Pedro et Sao Paulo pendant la nuit. Petite déception, pour Anthony Marchand, "on n’est pas passé proche de l’île. C’est toujours sympa de voir un petit caillou, proche dans l’Atlantique." Frustration aussi d’accumuler du retard, après un Pot-au-noir moins clément que pour les leaders. "C’est surtout Banque Populaire qui était bien placé par rapport à tout le monde et nous, il ne faisait que grossir. C’est dur de s’échapper du Pot quand il ne fait que grossir, il ne te laisse pas partir." La tête, et l’étrave, sont désormais fixées vers l’île de l’Ascension. "Il y a encore de la route du chemin, des obstacles, des coups météo à faire", raconte le skipper d’Actual Ultim 3. "Il ne faut pas se déconcentrer, il faut essayer de se reposer dans cette partie-là pour repartir à l’attaque dès qu’il y a quelque chose qui se présente et être prêt à réagir."

 

"On se retrouve en Martinique"

Ce matin, il a bien sûr été question des camarades havrais et lorientais qui, à leur tour, prennent (enfin) la Route du café.

"Je souhaite aux concurrents qui partent de s’échapper rapidement du froid métropolitain et de venir régater et naviguer dans les alizés" encourageait Anthony. "J’espère qu’ils auront de belles conditions, nous on a 25°, on est en short et tee-shirts", souriait Erwan.

Tous ont en tout cas promis une chose, les accueillir sur les pontons de Fort-de-France à l’issue de leur Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre

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