Armel Le Cléac'h et Sebastien Josse, à bord du Maxi Banque Populaire XI
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Édition 2023 03 novembre 2023 - 21h46

À l’assaut du Pot

812 milles en 24 heures, à la vitesse moyenne de 33,9 nœuds. C’est le joli score établi, ce vendredi soir, par le Maxi Banque Populaire XI. Depuis hier, Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse tirent tous les bénéfices de leur décalage en approche de Madère. Une option stratégique profitable qui leur assure, ce soir, alors qu’ils pointent à 190 milles dans l’ouest des îles du sud du Cap Vert, un petit matelas d’une soixantaine de milles d’avance face à leurs poursuivants. De quoi aborder sereinement la suite, à commencer par le Pot-au-Noir, au programme dès demain.

« L’empannage qu’on a fait hier (au niveau de Madère), n’était pas forcément un choix facile à faire, aussi loin de la prochaine marque, avec les aléas de la force et de la direction du vent. Mais on est plutôt contents d’avoir empanné, alors que les autres sont plutôt restés à l’intérieur de la route. On l’impression d’avoir fait du gain, et tant mieux pour la suite », explique à la mi-journée Armel Le Cléac’h. À bord du Maxi Banque Populaire XI, il a toutes les raisons de se satisfaire de sa trajectoire établie en collaboration étroite, avec son routeur, Marcel Van Triest.  « Pour l’instant, on est toujours devant et dessous, on est plutôt bien placés. On en profite. Tous ces petits milles grattés sont toujours bons à prendre pour la suite, » ajoute-t-il en substance après une journée de navigation en pôle position en direction des îles de São Pedro et São Paulo, prochaine marque de parcours aux abords immédiats de l’équateur. 

 

Un pot pas si noir ?

Mais avant d’en arriver là, il leur faudra d’abord s’acquitter du Pot-au-Noir, ce garde-barrière, plus ou moins actif,  dont les vents aléatoires et les violents grains peuvent toujours rendre le passage dans l’hémisphère sud laborieux et périlleux.  Mais au son de la voix du co-skipper du bateau leader qui se méfie pourtant « des différences entre les fichiers météo et la réalité sur l’eau, » on comprend qu’il progresse sans inquiétudes majeures. Son avance ainsi que sa position pour le traverser  « entre le 29° et 30° de longitude ouest », selon Christian Dumard, le météorologue de la course, sont autant d’indicateurs qui lui permettent d’espérer un passage relativement facile. 

« On fait route plein sud. On a encore quelques heures un peu compliquées avec du vent et de la mer un peu forte, mais après cela devrait s’arranger en fin de journée, début de nuit. Derrière, le vent va mollir tout doucement, on va s’en rapprocher. Les vitesses vont certainement diminuer, et les autres revenir par derrière, avec un effet d’accordéon. À nous de suivre une bonne trajectoire et de surveiller tout ce que font nos camarades. C’est vrai que pour l’instant, on bénéficie d’une position stratégique assez sympa, mais on sait que derrière, ça peut attaquer », détaille ce midi Armel. 

Pour l’heure,  le Maxi Banque Populaire XI poursuit sa descente, quand ses adversaires viennent tous d’empanner pour mettre de l’ouest dans leur route, avant de devoir repiquer vers le sud. Soit deux manœuvres de plus qui risquent de creuser encore un peu les écarts avant l’ archipel brésilien distant de 760 milles ce vendredi soir. Le premier ULTIM, lui, file tout droit... 

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