Départ des Ocean Fifty
Ocean Fifty
Édition 2023 30 octobre 2023 - 18h24

Vis ma vie en Ocean Fifty

Aussi courte soit-elle, la première étape Le Havre-Lorient, qui temporise ce début de Transat Jacques Vabre 2023 orchestré par le passage imminent de de la violente tempête Ciaran, a donné lieu à une belle démonstration de ce dont sont capables les Ocean Fifty. Les six trimarans de 15,24 mètres sur les rangs ont tous passé avec succès le test de ce costaud prologue au ras des côtes normandes et bretonnes. Tous ont rejoint le port de Lorient La Base, sans aucun souci majeur à déplorer, même pour les plus récents d’entre-eux. Retour sur les impressions confiées au terme d’une navigation tonique, où il a fallu composer avec des grains, du vent, des vagues, et le mal de mer pour certains…

Primonial

Sébastien Rogues : « Je n’avais jamais expérimenté un départ dans 35 nœuds sous J3, GV-Deux ris, c’était engagé et tonique. C’était notre première navigation dans autant de vent. On est contents d’avoir tenu à peu près le rythme dans la baie de Seine dans la mesure où on n’avait jamais étrenné le bateau dans ces conditions-là. Et on n’est est pas mécontents de cette escale qui nous permet de ranger nos bateaux avant l’arrivée de la grosse tempête. C’était chouette, on s’est bien tiré la bourre. Thibaut et Quentin, on fait une magnifique navigation, très précise. Antoine et Luke aussi. Et nous, on apprend petit à petit, ce qui est prévu à bord de ce nouveau bateau sur la Transat Jacques Vabre. On n’est pas partis avec le meilleur rythme,  mais on a réussi à raccrocher les wagons au fur et à mesure. On est remplis de confiance pour la seconde étape. »

Jean-Baptiste Gellée : « On a fait le plus dur du boulot pour plus tard. On a quand même rencontré des bons talus à la sortie de la Manche. On a fait des sauts toute la nuit. On arrive avec un bateau entier, franchement on est contents. On a eu des belles phases, avec passage à l’intérieur des Sept-Iles, avec une mer qui s’était bien calmée. » 

 

Viabilis 

Pierre Quiroga : « On a “débeugué” quelques trucs techniques tous les deux, c’était un bon tour de rodage. On a eu de l’engagement à bord, on a fait beaucoup de manœuvres, de virements de bord, de changements de voiles, de choix de trajectoire, peut-être un peu trop par rapport aux petits copains qui s’en sont bien sortis. On est restés sur le pont toute la nuit. On fait une option un peu mitigée à Jersey, mais on s’est bien battus pour garder le rythme. Il y avait de quoi faire quelques bêtises, avec des grosses vagues, beaucoup de bateaux sur l’eau, des grains hyperactifs. On n’est pas encore des experts du multicoque, il fallait rester ultra-focus. Il y a de sacrés écarts pour si peu de temps de course. On n'avait jamais vu ça cette année sur les Ocean Fifty. Là, c’est parti par devant, tant mieux pour les premiers. Mais nous aussi, on  a des belles choses à montrer sur d’autres portions du parcours. » 

Ronan Treussart : «  Sur le départ, il y avait du vent, des vagues, ça allait vite et on a fait un peu le sous-marin. On a appris hier à 7h30 le changement de parcours. On a essayé de rester focus sur les 24 heures de nav’. Cette étape va compter dans le décompte du timing final, mais elle a constitué une belle nav’ d’entraînement pour la suite, d’autant qu’il reste 5400 milles devant les étraves. »

 

Koesio

Erwan Le Roux & Audrey Ogereau

« Cela va mieux qu’hier. Le départ a été musclé. On n’a pas réussi à trouver la bonne cabu pour suivre les copains. On a subi toute la régate. On a essayé de faire des trajectoires un peu différentes des autres, mais cela n’arrêtait pas de partir par devant. On avait un déficit de vitesse évident. Du coup, l’addition est salée après ce tour de Bretagne. Si on avait continué, au moins, on aurait été amarinés, parce que oui, on a été malades. Et puis c’était du côtier, alors qu’on est plus partis en mode transat. On n’avait peut-être pas le bon mode à bord. Là, on va regarder la météo pour savoir quand on part, parce qu’il ne faut pas croire qu’on va les laisser s’en sortir comme ça. Un animal blessé est très dangereux. On est chauds !  » 

 

RÉALITÉS 

Fabrice Cahierc : «  On découvre le bateau dans des conditions dans lesquelles on ne l’avait pas forcément beaucoup manié, même si on savait qu’il allait tenir. On a été plutôt conservateurs dans nos choix. Ce qui a été très bien pour ce bateau neuf, mis à l’eau en juillet dernier, qu’on aurait pu charger beaucoup plus pour aller plus vite. On est encore en phase de découverte, d’apprentissage et de précaution. Par contre, on peut repartir demain, le bateau est impeccable. On attend le re-départ. On va en profiter pour optimiser 2/3 choses, recoudre une voile, se reposer et faire comme si on repartait complètement à zéro. On a eu une arrivée à Lorient super sympa. On a fait de la glisse, avec des pointes plus de 32 nœuds, on s’est régalés. » 

Aymeric Chapellier  : « C’est vrai que les bateaux, qui ont été plus rapides au début, ont profité de tous les passages à niveau ; et on a bien vu que ça partait tout le temps par devant. Notre but, c’était de rester prudents, sans trop regarder le classement, et d’avoir un bateau en bon état à l'arrivée. Le point positif, c’est qu’on a testé nos largeurs automatiques, et ils fonctionnent bien !  » 

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