Photo du bord ACTUAL ULTIM 3
Ultim
Édition 2023 02 novembre 2023 - 10h02

Chasseurs d’alizés

5 ULTIM dans un rayon de 30 milles après 1500 milles de course, l’image est belle ce matin, sans doute inédite dans l’histoire de cette jeune classe des grand trimarans de 32 mètres. Toujours aux commandes de la flotte qui s’est bien regroupée au passage de la dorsale dont sortent enfin les bateaux, SVR Lazartigue ne doit rien lâcher car les alizés établis ne soufflent qu’au sud des Canaries, des latitudes que les concurrents n’aborderont vraiment qu’en fin de journée.

Après 24 heures passées à se frayer un chemin dans cette dorsale tenace, occuper toujours la position de leader ce matin sonne comme une petite victoire pour SVR Lazartigue. Mais on ne peut pas dire non plus que la position de François Gabart et Tom Laperche soit très confortable... S’il contrôle son concurrent direct Maxi Edmond de Rothschild dans son axe, le trimaran bleu voit les attaques fuser des deux côtés du plan d’eau. Sur bâbord, Sodebo Ultim 3 et Actual Ultim 3 ont bien recollé à une vingtaine de milles et redeviennent des adversaires à considérer. Et à tribord, Banque Populaire XI s’est franchement décalé en contournant finalement Madère par l’ouest cette nuit. Une option qui a permis au binôme Le Cléac’h-Josse d’éviter les dévents de l’île au prix d’un surcroît de route pour bénéficier de plus de pression. « Une option osée ! » saluait Thomas Coville à la vacation, et qui paye car c’est bien Banque Populaire XI le plus rapide ce matin et de loin. Deuxième à l’heure où nous bouclons ces lignes, il n’a cessé de grappiller des milles depuis le milieu de la nuit.  Le vent ne souffle visiblement pas à la même intensité d’Ouest en Est et sur les quatre dernières heures, Banque Populaire XI se dégourdit les flotteurs à 18 noeuds de moyenne, quant SVR Lazartigue et Maxi Edmond de Rothschild peinent à dépasser les 12, ce que constatait à la vacation François Gabart : « Il faut être patient mais nos camarades sont plus rapides et j’ai l’impression que quoi qu’on fasse entre nous trois, on se retrouve toujours à côté ! C’est vrai qu’on n’a pas encore beaucoup de vent, mais à un moment donné, ça va bien finir par s’appeler alizé ! » 

Les alizés pour ce soir

Le vent va bel et bien prendre de la droite (passant du Nord-ouest au Nord-est) en se renforçant dans la journée, ce qui devrait permettre aux ULTIM de commencer à penser au meilleur point d’empannage pour rester sur la route de l’archipel Sao Paulo & Sao Pedro, prochaine marque de parcours. « Il reste encore près de 2000 milles pour en arriver là disait Armel Le Cléac’h ce matin et on attend les fichiers météo pour voir comment ajuster la trajectoire. Ce n’est pas très simple et là, on profite un peu du vent qui s’établit pour se reposer car la nuit a été active avec le contournement de Madère ». Satisfait de son option, le skipper de Banque Populaire XI a multiplié avec son camarade Sébastien Josse les virements pour passer au vent de l’île, une option que lui seul a tenté et qu’il avait bien anticipé en se décalant à l’ouest de la flotte toute la journée d’hier.

Après l’option de SVR Lazartigue à Ouessant et ce bon coup de Banque Populaire XI à Madère, ce début de course des ULTIM est passionnant, le retour aux affaires de Sodebo Ultim 3 et Actual Ultim 3 qui ne se quittent plus depuis hier soir, ajoutant encore un peu de piment : « Là, j’ai Sodebo en visuel s’exclamait tout à l’heure Anthony Marchand. Etre dans le match, ça met de l’entrain. On est content avec Thierry de notre option Est et on a bien bénéficié du retour par l’arrière dans cette dorsale ». Plus rapide des cinq ULTIM en rapprochement au but sur les dernières 24 heures, Actual Ultim 3 montre aussi que dans ces conditions légères, les vitesses entre les bateaux se différentes générations se lissent. « On a navigué assez prudemment sur le début de course et nous sommes contents de notre rythme avec Thierry. on est à l’écoute l’un de l’autre et le bateau est à 100% ce qui est quand même pas mal car il reste 14 jours de course à grande vitesse »

Un enthousiasme partagé par Thomas Coville : « On voulait du match, on en a ! C’est super d’être revenu et on va enfin goûter ce pourquoi ces bateau ont été pensés, le vol et les grandes glissades. Ce matin, la carte postale est belle et avec Thomas, on ne boude pas notre plaisir ».

 

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