Team Banque Populaire
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Édition 2023 02 novembre 2023 - 11h03

« On cherchait l’Ouest pour plus de pression … »

Sur Banque Populaire XI, Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse enfoncent le clou. Le temps de clore la vacation et le tandem s’était emparé de la première place comme on le pressentait ce matin tant le delta de vitesse était marqué avec les autres concurrents plus à l’est. En attendant que la flotte s’aligne dans sa descente vers un point d’empannage que l’on imagine en fin d’après-midi, petit digest de la vacation des ULTIM.

Armel Le Cléac’h (BANQUE POPULAIRE XI)

« On avait prévu de contourner Madère par le nord ce n’était pas forcément quelque chose de simple car ça rallonge la route et ça fait pas mal de manœuvres mais on voulait éviter le dévent de l’île qui n’a pas été si catastrophique que cela pour les autres d’ailleurs. Mais on voulait se positionner dans l’ouest pour avoir plus de pression et se positionner pour la suite de la course.

On du vent de NNW pas encore très bien établi, la mer est relativement calme en terme de clapot, on a un peu de houle et cela nous permet de bien glisser. Ce sont de bonnes conditions pour le bateau. 

On attend les derniers fichiers météo du routeur pour la suite de la stratégie ce n’est pas encore bien simple. On va regarder ce que font nos adversaires pour voir la route à suivre, il y a encore du chemin à parcourir, il faut faire le bon choix. On n’a pas loin de 2000 milles à faire en route directe vers Sao Pedro et Sao Paulo mais cela ne sera pas direct (rires).

Les îles font toujours partie de la navigation, il y a toujours des zones compliquées quand on passe près d’elles, car elles ont de l’influence. Hier, de voir Madère de l’extérieur c’était impressionnant. Il y avait quelques nuages sur l’île, c’est haut et impressionnant comme lorsqu’on passe aux Canaries, au Cap-Vert aussi. On connait bien tout ça mais à chaque fois cela fait partie du jeu.

Ça va bien à bord. On a bien manœuvré cette huit pour passer l’île avec des changements de voile, changements de bord, maintenant qu’on est sur un bord plus établi, on va se relayer pour dormir. Je viens de prendre le quart depuis une demi-heure et Sebastien est parti dormir. On en profite pour faire des quarts plus longs car on n’a pas de manœuvre à venir.

Oui, Sébastien est très branché Ricoré (rires). Moi c’est plutôt le thé, on s’est fait un bon petit plat hier soir et je profite de manger un peu de céréales et des fruits aussi. »

 

 

François Gabart (SVR LAZARTIGUE)

« C’est la fin de la nuit, le soleil vient de se lever, c’est très beau. En revanche nous n’avons toujours pas beaucoup de vent. On espère qu’on va accrocher enfin et arriver à la fin de cette zone sans vent en sachant que nos copains de Gitana sont à côté en visuel, et qu’ils sont un peu plus rapides. Ils doivent avoir un peu plus de vent que nous. On est patients mais on espère que le vent va revenir rapidement pour atteindre le standard de vitesse de nos beaux bateaux.

L’option de Banque Populaire XI, on l’avait en tête dans la journée, c’était du domaine du possible. Il se trouve qu’on ne l’a pas prise. Ils étaient mieux positionnés géographiquement que nous avec leur petit décalage de 15 milles. Ils étaient bien placés pour prendre ce risque. Là ils viennent de reprendre du vent. Il y a trois bateaux qui à la fin se retrouvent toujours à vue et donc on va tous se retrouver au même endroit.

On a eu un dévent assez rapide au final avec les îles, on a plus soufferts au global du manque du vent dans le sud-est. On avait 3-4 noeuds et après 1-2 noeuds, ça n’a pas duré longtemps. Gitana l’a subi plus que nous. On a réussi à se barrer mais on a un vent beaucoup moins fort que ce qui est marqué sur les gribs et plus  à gauche (plus Nord ouest NDR).

A priori on ne va pas tarder à accrocher le vent qui va progressivement prendre de la droite et un jour ou l’autre cela va s’appeler un alizé mais je ne sais pas quand il s’appellera alizé !  

Les conditions sont quand même assez cool, on dort bien et on arrive à se relayer facilement. C’est une bonne période de l’année et un bon coin du globe en ce moment. On est en short avec une petite polaire juste pour la nuit que je vais enlever dans quelques minutes. On vit en tee-shirt, ni trop chaud, ni trop froid pieds nus, c’est chouette ! »

 

Anthony Marchand (ACTUAL ULTIM 3)

« On est contents c’est sûr que c’est encore une régate, là je vois Sodebo, c’est bien ça met de l’entrain !

Je pense que notre option Est était bien. On a tout de suite mis un way-point très à l’est de Madère et finalement ça a payé et puis c’est une situation où ça revient par derrière, donc dans les deux cas, c’était en notre faveur. Là, il va y avoir du vent qui va remonter et on aura de belles glissages vers les Canaries et le Cap-Vert.

On a eu que de petits bobos comme l’élastique intermédiaire de lattes de grand-voile quand je suis monté dans le mât hier. Ce ne sont que des petits trucs. Tout est réparé ! Le bateau est nouveau à 100%. C’était l’objectif car les premières 48h étaient chaudes. Certes on a une machine moins récente que celle des autres mais on a navigué prudemment ces premiers jours et il y a encore 14 jours de course. On est bien, là où on est.

C’est super fluide avec Thierry, c’est juste un bonheur de naviguer avec lui. On  n’a pas de rythme précis, on n’a pas d’heure de quart, on les fait quand on est fatigué, c’est fluide, on est à fond, on est d’attaque, on a le plein d’énergie à 110%. On a chopé le rythme tout de suite, même si au début j’étais malade, mon estomac ne retenait rien, ce n’était pas le mal de mer, et Thierry a pris le relai, il m’a laissé dormir un peu plus.

Je ne vais pas te donner l’heure de notre empannage car les concurrents peuvent écouter la vacation (rires). Dans une dizaine d’heure à la louche au minimum, on va tous chercher cette petite rotation pour faire du sud et plus tu fais du sud plus tu vas attraper les alizés. Le vent monte doucement. Banque Populaire a l’air d’être dans des conditions plus ventées et pour nous cela ne va pas tarder.

On vient de vous envoyer une belle vidéo avec des dauphins, c’était super, on est quand même mieux que nos camarades en Bretagne à qui nous pensons bien. »

 

Thomas Coville (SODEBO ULTIM 3)

"C’est vrai que c’est sympa de voir ces bateaux regroupés tous ensemble avec Anthony derrière nous. On voulait de la bagarre, et on l’a !

Le début n’était pas facile car on avait du mal à trouver nos marques dans une mer formée et aussi de tout faire pour ne pas avoir de souci dans ce premier front, c’était costaud ! C’est vrai qu’on a subi cette période-là avec une stratégie qui était de ne pas abimer, de ne pas casser. Là en terme de navigation c’est plus fluide, plus facile, on mange régulièrement, on est plus reposé. Ce sont aussi des heures de barre, car avec du petit temps comme, on fait la différence avec le pilote, on peut mieux ajuster quand il y a des risées.

La classe ULTIM est bien, tout le monde est là au contact avec des bateaux en bon état, c’est super !

J’avoue que hier quand on a vu partir Banque Populaire dans les îles, ce n’était pas une position que je leur enviais. C’était osé et pas facile à faire. Dans l’ouest, maintenant ils ont plus de pression, la route est plus sud, ça va certainement s’aligner avec l’empannage. Le bateau qui démarre en premier a un avantage mais pour combien de temps ? Ce sera intéressant à suivre."

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