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Il a eu le droit aux mêmes honneurs et aux mêmes égards que tous les skippers. Basile Buisson en a l’étoffe et pour cause : il vient de franchir la ligne de la Transat Jacques Vabre. À ses côtés, Kieran Le Borgne, skipper confirmé et rôdé de la course au large. Basile, lui, est un bizuth un peu particulier. Il y a deux ans, il disputait bien la Transat Jacques Vabre mais derrière son ordinateur. Il s’était inscrit dans les quatre catégories, avait réalisé sa meilleure prestation en Class40. Là, c’est lui – officier de la Marine marchande ayant grandi à Marseille – qui est à bord.
« Une aventure humaine incroyable »
Il fait partie des quelques 10 000 joueurs à avoir pris part à une sélection atypique, baptisée « Du virtuel au réel » permettant à l’un d’entre eux de participer à la Transat Jacques Vabre. À l’issue d’un long processus de sélection, de période de stages et d’une batterie de tests, un jury a statué. C’est donc Basile qui l’emporte, en mai dernier. Lui évoque « un challenge vertigineux ». Kieran Le Borgne, qui fait partie de l’aventure, se veut confiant : « Basile, c’est quelqu’un qui a le sens marin, qui est prêt à se dépasser et qui est extrêmement gentil ».
Les quelques mois entre sa désignation et la course filent à une vitesse folle. Il faut caler des navigations au milieu des obligations professionnelles et personnelles. Il faut veiller aux doutes qui affleurent parfois, à la longue attente jusqu’au moment d’en découdre. La course n’aura rien d’un long fleuve tranquille : il y a eu deux départs, des problèmes techniques à surmonter et un long parcours à travers l’Atlantique. À l’arrivée, derrière l’humilité et les mots simples des deux hommes, il y a une petite histoire qui marque la grande. Pour la première fois dans la course au large, un joueur de Virtual Regatta a terminé une des plus prestigieuses transatlantiques du calendrier.
LEURS RÉACTIONS AU PONTON
Basile Buisson : "Ça a été une aventure humaine incroyable, un projet fou de bout en bout. On a eu la chance d'être soutenus par de nombreuses personnes qui y ont cru et nous ont été derrière nous. À l'arrivée, j'ai tout revu dans ma tête, de mes premiers bords en Optimist jusqu'à aujourd'hui. J'ai repensé à toutes les galères qu'on a eu sur cette transat qu'on a réussi à surmonter, aux magnifiques couchers et levers de soleil jusqu'à cette arrivée magique. Il y a deux ans, je faisais la course sur Virtual Regatta... C'est pas mal d'être là ! (rires)"
Kieran Le Borgne : "C'était une super transatlantique, un super parcours, une super aventure, un super binôme, de supers partenaires ! À l'arrivée, on s'est laissé submerger par une grande vague d'émotions, d'autant que cette course a tiré sur les nerfs et sur le physique. Je suis super heureux d'avoir réussi à mener ce projet à bien.
