Engie-DFDS-Brittany Ferries 29e Class40 de la manche 2
Class40
Best of arrivées 26 novembre 2023 - 19h11

Pamela Lee et Tiphaine Ragueneau, au bout de l’envie

Les deux jeunes femmes d’Engie – DFDS – Brittany Ferries, qui ont bénéficié du programme d’accompagnement ‘Cap pour elles avec Engie’, ont terminé la course ce dimanche, à 17 h 24 min 40 sec (heure de métropole) à la 29e place, après 21 jours 23 heures 1 min et 13 sec de course. Elles ont bouclé la Transat Jacques Vabre à l’issue de 5064,18 milles. C’est la fin d’une incroyable aventure à se surpasser, tout donner et vivre aussi les prémices d’une belle amitié.

C’est comme si le port de Fort-de-France et ses abords étaient habitués à un spectacle qui n’a pourtant rien d’habituel. Il y a, sous le soleil écrasant de ce dimanche, certains des monocoques les plus impressionnants de la course au large. Les équipes IMOCA ont investi les pontons et s’affairent à les réparer alors qu’une partie des Class40 sont amarrés côte à côte. Ils ont été rejoints en milieu de journée par un autre de leur représentant : Engie – DFDS – Brittany Ferries, avec à son bord Pamela Lee et Tiphaine Ragueneau.

 

« Rien n’a été facile mais on peut être fières de nous » 

Le bateau est bleu et blanc. À son bord, deux téméraires, deux audacieuses, deux courageuses. Les sourires de Pamela Lee et de Tiphaine Ragueneau disent tout du soulagement et du plaisir d’être au là, au bout de l’aventure, au bout de leur incroyable défi. En mars dernier, elles ont remporté ‘Cap sur elles avec Engie’ ce programme de la Transat Jacques Vabre qui vise à accompagner et aider un duo 100% féminin. 

Neuf mois plus tard, à l’issue d’une année à cent à l’heure, la Française et l’Irlandaise sont allés au bout d’elles-mêmes. « Depuis le début du projet jusqu’ici, on a dû faire face à de nombreuses difficultés mais on peut être fières de nous », confie Pamela dans un français parfait. « Nous sommes très contentes d’être arrivés parce que les dernières heures ont été éprouvantes, physiquement et mentalement, ajoute Tiphaine. On avait un peu tout cassé à bord, on n’avait plus d’eau… Il était temps qu’on arrive ! » Et les problèmes avaient commencé dès le départ, avec un retour à Lorient à la suite d’une voile déchirée. 

En course au large, le sentiment de soulagement est d’autant plus fort quand il est vécu après une année à ne jamais rien lâcher. « Les derniers mois n’ont pas été faciles, la transat n’a pas été facile mais on est là », sourit Tiphaine. Les deux femmes ont fait front, ensemble, l’une remontant le moral de l’autre dès que c’était nécessaire. Elles ont fini par être un peu plus que deux navigatrices embarquées dans la même aventure. Elles sont simplement devenues amies et désireuses, toutes les deux, de mettre le cap sur de nouveaux challenges iodées. 

 

LEURS RÉACTIONS AUX PONTONS 

Tiphaine : « On a toutes les deux de très belles images en tête. On a fait une dizaine de jours au portant, ce sont des allures incroyables, des magnifiques couchers et levers de soleil… Celui d’hier matin était particulièrement beau ! Mais ce qui m’a marqué surtout, ce sont nos voiles qui se sont déchirées une par une (rires) ! Il a fallu les relever en restant motivées et solidaires. Il y en avait toujours une pour remonter le moral de l’autre. Entre nous, ça a été une belle découverte. On ne se connaissait pas avant de faire « Cap sur elles » et c’est un challenge en soi de passer trois semaines en mer ensemble. Mais ça a bien ‘matché’ entre nous ! »

Pamela Lee : « Nous avons vécu des moments magnifiques mais aussi de sacrées péripéties. On a déchiré tout notre spi, notre J1… Le fait de surmonter ça, ensemble, ça restera longtemps dans notre mémoire. On s’est très bien entendu. Parfois, une de nous deux étaient un peu ronchon mais ça alternait (rires). L’énergie qu’on a déployée pendant tout le projet nous a servi à boucler cette course. Tout le monde n’aurait pas pu résister à ça ! L’avenir ? J’en ai aucune idée… Peut-être refaire la Transat Jacques Vabre mais avec trois spis cette fois ! Plus sérieusement, on veut toutes les deux continuer la course au large, Tiphaine davantage en Figaro et moi plus en Class40. Et pourquoi pas naviguer ensemble ? » 

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