« Le jour vient de se lever. Le vent était vraiment très irrégulier en fin de nuit, c’était vraiment bizarroïde, avec de grosses variations en quelques minutes. Là, ça a l’air un peu plus calé. On est contents d’être là où on est. On a l’impression de bien marcher, avec pas mal de réglages à faire sur le bateau, ce qui est plutôt intéressant. Depuis 24-48 heures, on est arrivé à grappiller pas mal de milles. Et forcément, en tant que compétiteurs, cela nous plaît ce genre de choses. Cela met tout de suite de la bonne humeur à bord ! »
Grande bataille, taille XXL
Ce matin, François Gabart a toutes les bonnes raisons de se réjouir à bord de sa fusée bleue. « On a l’impression d’avoir l’océan que pour nous sur une mer plutôt plate ». Mais plus que les considérations climatiques « agréables et douces » qui caractérisent les latitudes sous lesquelles il progresse, c’est surtout la capacité de son ULTIM à remonter au vent qui lui donnent des sources de satisfaction. « Au louvoyage, à bord de ces bateaux, quand ça mollit, on perd en angle de rapprochement, mais on est quand même à des vitesses qui sont juste incroyables. On est au près dans un alizé pas très fort, mais on vole à 20 nœuds, quasi en permanence », raconte François, bien dans le tempo de cette grande bataille de bords à tirer, taille XXL.
Toujours en pôle position, Maxi Banque Populaire XI, le premier à virer hier soir tribord amure, ouvre la marche de la flotte, au potentiel intact depuis le départ du Havre le 29 octobre dernier. Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse continuent d’imprimer le rythme soutenu de cette régate intense entre géants, avec des écarts qui se font et se défont au gré des pointages.
Plus en arrière Sodebo Ultim 3 et Actual Ultim 3 ne sont pas en reste, puisque seule une cinquantaine de milles les sépare par rapport au but aujourd’hui. Rien n’est joué, donc et tout reste à faire alors que que les bateaux font, au près, une exceptionnelle démonstration de vol ascensionnel… en direction de l’Ascension. D’après François Gabart, il ne leur reste plus que 24 heures pour doubler cette île perdue au beau milieu de l’Atlantique Sud. Et entamer la longue remontée au portant qui leur offrira encore de longues et belles heures de vol…