TJV23_Class40_Amipi_2411JLC6969
Class40
Édition 2023 24 novembre 2023 - 13h02

Pluie d’arrivées, risées de déception, et vague de chaleur au ponton d’honneur

Heureux qui comme des co-skippers rejoignent la Martinique, au terme d’une Route du café tout en contrastes. 24 heures après le vainqueur, 20 duos sur les 37 en course ont affalé les voiles et bouclé cette transatlantique qui leur a fait vivre des émotions en pagaille. De la joie, de la peine, de la satisfaction, de la déception… À travers les confidences des marins qui se sont succédé cette nuit à un rythme effréné (7 équipages en 1H30), une évidence s’impose : la bataille attendue a bel et bien eu lieu, parfois même jusqu’au bout de la ligne qui a vibré au tempo soutenu de ces arrivées en cascade. Si pour certains équipages, la frustration de ne pas avoir décroché le résultat sportif espéré l’emporte, elle est vite effacée par l’accueil chaleureux que toutes et tous se réservent les uns aux autres dans les rangs soudés d’une classe où compétitivité et convivialité ont toujours fait bon ménage. Miscellanées des mots de cette nuit tropicale à Fort-de-France…

Pierre-Louis Attwell et Maxime Bensa  (Vogue avec un Crohn) : le plaisir d’un top ten ! 
« C’est un peu notre spécialité de faire des arrivées où on se place en chasseurs et on s’en sort toujours très bien. L’option nord, on a déjà beaucoup débriefé pour savoir pourquoi on n’y est pas allé. À un moment, on s’est dit, on y va. Mais on a manqué un peu de confiance et de certitude. On l'estimait un peu risquée. On était globalement content de notre classement à ce moment-là. On a eu des petits soucis d’énergie. Il doit rester 10 cl de gasoil. Mais on fait un plein, et on repart ! On est super contents, parce qu’on a mis le bateau à l’eau au début de l’année et la Jacques Vabre, c’était le grand rendez-vous de l’année. Timidement, on espérait un top dix. On surveille le chrono, et là c’est bon ! » 

Axel Tréhin et Gwen Riou : « C’est quand même long les alizés »
« Pas simple. Cela a bien démarré et mal fini. Heureusement qu’on fini devant les trois autres derrière, le petit paquet avec qui on a joué sur la fin. On a manqué de réussite, mais il faut garder en tête qu’on a fait des bonnes choses au début. On a eu du vent plus faible et moins favorable en direction dans le sud, là où les mecs dans le nord sont passés comme une lettre à la Poste. C’était quand même long les alizés !» 

TJV23_Class40_LaBoulangere_2411JML6940

Amélie Grassi et Anne-Claire Le Berre (La Boulangère Bio) : de l’optimisme malgré tout
«  Elle était longue cette transat. Elle nous a bien tiré sur le corps, sur les nerfs.  Les premiers jours ont été un peu durs. On n’avait plus d’aérien et on n’avait pas envie pour autant de lâcher le paquet. Mais je suis fière du travail qu’on a fait à ce moment-là. On n’a pas manqué d’optimisme. Notre meilleur souvenir, cela reste quand on est monté au mât pour la deuxième fois, et qu’on réussit à réparer l’aérien. Là, on s’est fait un câlin ! On a pris nos options, on a joué nos trucs. On a eu parfois un peu de mal à trouver la vitesse. Mais on a toujours réussi à rester optimistes et à bien travailler. Même si le résultat n’est pas à la hauteur de ce qu’on espérait en partant, on garde la sensation du travail bien fait.» 

Basile Bourgnon (Edenred) : mal de mer et chaleur
« J’ai  été malade dans le Golfe de Gascogne. Un long mal de mer comme je n’avais jamais eu. C’était difficile à vivre. Je pense que j’ai perdu 8 kilos sur cette transat ; car ensuite, c’est la chaleur insoutenable qui m’a coupé l’envie de manger.  Nous n’avons pas hésité à prendre la route Sud car nous n'avions plus de gennaker indispensable pour le Nord. Nous nous en sortons bien, nous avons fait de belles options et nous avons travaillé dur pour revenir dans le coup. Nous n’en pouvions plus de faire le train-train, nos camarades proches empannaient dès que nous empannions, donc la seule chose que nous pouvions faire, c’était ce petit décalage dans l’Ouest ».

Cédric Chateau et Guillaume Pirouelle (Seafrigo - Sogestran) : l’impossible choix du nord ou du sud
« On est contents d’arriver, ce n’était vraiment pas gagné. On a terminé de re-préparer le bateau (suite à une collision, ndlr) 12 heures avant le départ de Lorient. La première satisfaction, c’est d’être là et d’avoir traversé. Bien sûr, on imaginait une transat avec  plus de réussite. On n’a peut-être été un peu trop prudents par moment. Le niveau de la Class40 s’est considérablement étoffé, et le petites erreurs se payent doublement plus cher. On a eu des super moments sur l’eau et on a la chance d’être là. Le début de la transat s’est plutôt bien passé. La situation n’était vraiment pas simple avec une décision à prendre entre l’option nord et l’option sud à 11 jours de l’arrivée, et c’est ce qui nous coûte cher d’avoir repoussé le moment de choisir. 
On est des Normands et on a passé plusieurs jours à se dire p’tête bien que oui, p’tête bien que non. On a fait exactement comme Xavier et Pierre (Grouoe SNEF), mais au début. Il faut mieux choisir son camp et batailler avec. » 

TJV23_Class40_Seafrigo_2411JML6929
Partager