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Best of arrivées Édition 2023 24 novembre 2023 - 16h06

Un diamant éternel

Il a émergé de l’océan il y a près d’un million d’années. Le rocher du Diamant est le joyau de la Martinique. Connu du monde entier, il est la dernière marque de parcours de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Lorsque les skippers sont en approche et le contournent, ils savent que l’arrivée n’a jamais été aussi proche.

Après plus de 10 jours passés en mer, les premières effluves de la terre, qui titillent les narines des skippers, proviennent de ce rocher, salvateur, symbole de l’île aux fleurs. Il est aussi synonyme de l’ultime combat qu’ils vont mener en baie de Fort-de-France pour le trophée du Diamant.

 

Le trophée du diamant 

Depuis 2021, le trophée du diamant récompense le duo le plus rapide, dans chaque classe, entre le rocher du même nom et la ligne d’arrivée de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre. Cette année, François Gabart et Tom Laperche (SVR LAZARTIGUE) remportent le prix en catégorie ULTIM avec un temps de parcours de 36 min et 50 sec. En Ocean Fifty, c’est le binôme Pierre Quiroga et Ronan Treussart qui décrochent le trophée en 46 min et 20 sec.

Pour les IMOCA et les Class40, il va encore falloir attendre l’arrivée des derniers concurrents pour désigner les vainqueurs.

“Le rocher du Diamant c’est sans doute ce qui est le plus reconnaissable quand on voit des images de la Martinique. Sans aucune légende, tous les gens qui viennent sur l’île savent l’identifier. Et donc c’est l’occasion de mettre en valeur le patrimoine géologique de notre territoire.”
Damien De Longueville, président de l’Association Martinique Transat

Combien de carats ? 

Non, le rocher du Diamant ne recèle pas de pierres précieuses dans ses cavités, même si on pourrait le croire en l’observant. En effet, ce surnom, il le doit à la lumière qui se reflète sur ses parois, à certaines heures de la journée, et lui donne l’aspect d’un bijou au nombre de carats incalculables. Un joyau préservé car inaccessible par l’être humain. Il est devenu un sanctuaire pour la faune et la flore. A sa surface, des sternes bridées, des fous bruns ou encore des pailles en queue virevoltent. Sous l’eau, les poissons lions, les poissons coffres, les murènes, et même les langoustes cohabitent avec quelques tortues. Mais surtout, le corail y vit paisiblement, coloré et magnifique. Seuls les plongeurs viennent admirer ce paysage sous-marin. Pourtant ce roc ne fut pas toujours vierge de toutes traces humaines. 

 

A l’abordage !

Au début du XIXè, la bataille fait rage aux Antilles entre l’armée napoléonienne et les anglais. Les Britanniques veulent contrôler l’arc insulaire. Ils s’emparent alors du rocher du Diamant. Du haut de ses 175 mètres, l’îlot sert de fort aux anglais. Une garnison d’une dizaine d’hommes s’y installe, emportant des tentes, de la nourriture, quelques animaux et même des canons, hissés jusqu’à son sommet. Pendant près de deux ans, les Français vont tenter un abordage de ce rocher qui se vît attribuer, par la marine britannique, le titre honorifique de HMS Diamond Rock (His Majesty’s Ship, le navire de sa majesté). En vain, il faudra attendre 1805 et un siège de 17 mois, pour que le capitaine de vaisseau Cosmao-Kerjulien reprenne ce territoire. 

Désormais Le rocher du Diamant est un espace naturel préservé géré par le conservatoire du Littoral.

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